Le royaume est en péril ! Un sorcier maléfique a mis la main sur le trône et seule une vaillante boule de pixels blancs armée d’un micro-épée peut le renverser ! Knight’s Night vous propose donc de sauver le monde dans un jeu de plateforme à l’ancienne, façon 1-bit, où noir et blanc ne font qu’un, et où l’on saute plus souvent dans des pics que dans l’histoire. Une vingtaine de niveaux, une DA rétro, des musiques chiptune et des pièges en pagaille : sur le papier, ça coche toutes les cases du petit jeu indé nostalgique. Mais à trop vouloir jouer la carte du minimalisme, le titre finit par tomber dans le précipice de l’oubli.

Dès les premiers sauts, on sent que notre vaillant chevalier a des genoux en mousse. Le saut est flottant, imprécis, et donne parfois l’impression qu’on contrôle un marshmallow en armure. Le rythme est mou, et la latence entre deux mouvements casse l’élan qu’on attendrait d’un jeu de plateforme de précision. Et puis il y a les pics. Oh, les pics. Disons que si ce jeu était une fête médiévale, il aurait remplacé les feux d’artifice par une orgie de pointes meurtrières. On se croirait dans un cauchemar de hérisson paranoïaque.
Côté ennemis, ce n’est guère plus engageant : des adversaires qui patrouillent de gauche à droite sans ambition ni logique, et surtout, des hitbox aussi capricieuses qu’un dragon constipé. Parfois, on passe à travers un ennemi. Parfois, il vous touche alors qu’il semble encore à trois pixels de votre armure. Le tout donne un ressenti bancal, où la précision semble davantage venir du hasard que de votre skill.
L’exploration tente bien de varier un peu l’expérience avec des tremplins, des objets cachés et quelques chemins alternatifs, mais l’ensemble reste trop sage, trop linéaire. Les 25 niveaux se suivent et se ressemblent, sans jamais surprendre. On entre, on saute, on meurt sur un pic, on recommence, et puis on passe au suivant en se demandant pourquoi on ne fait pas autre chose de plus palpitant, comme trier ses chaussettes ou compter les pixels morts de son écran.
La direction artistique en 1-bit a un charme certain… pendant les cinq premières minutes. Après, ce noir et blanc intégral fatigue l’œil, et les animations sommaires n’aident pas à donner du caractère au tout. L’absence de détails nuit à la lisibilité, notamment quand les ennemis, les plateformes et les pièges fusionnent dans un amas monochrome pas très engageant. L’ambiance sonore, quant à elle, ne sauve rien : les bruitages sont fauchés comme un écuyer mal équipé, et la musique chiptune tourne en boucle comme une mauvaise cassette qu’on n’arrive pas à éjecter.
Alors non, Knight’s Night n’est pas injouable. Il est juste… fade. Il ne se hisse jamais au niveau des meilleurs plateformers rétro qui savent conjuguer précision, inventivité et plaisir. Ici, tout est trop raide, trop prévisible, et l’enrobage old school ne suffit pas à masquer un level design sans surprise.
En conclusion, Knight’s Night est un petit jeu de plateforme 1-bit oubliable et pas très passionnant. Vous avez sûrement mieux à faire de votre temps que de sauter dans des pics en boucle pendant 25 niveaux. Franchement, même votre grille-pain a plus de personnalité.