Vous êtes un robot, DR12 pour les intimes, et votre mission est de ramasser des batteries et de vous téléporter jusqu’au niveau suivant. Pourquoi ? Parce que le professeur qui vous a créé est dans le coma à cause d’une sombre histoire de dysfonctionnement. Une intrigue qui aurait pu avoir un potentiel, mais qui tombe à plat dès qu’on lance le jeu. Bienvenue dans Laws of Machine, un titre de plateforme et réflexion où la réflexion principale consiste à se demander : « Pourquoi ai-je acheté ça ? »
Visuellement, Laws of Machine semble avoir été conçu dans une usine abandonnée. Les couloirs sont uniformément gris, les lasers clignotent timidement, et votre personnage ressemble à un aspirateur automatique qui aurait perdu son mojo. Les animations sont si rigides qu’on pourrait croire que le robot est équipé d’un pneu carré. Mention spéciale aux quelques niveaux qui tentent de sortir du lot, comme celui façon F-Zero où l’on avance vers l’ennui en vue de dos pour tirer sur des ennemis dans un style graphique qui évoque les jeux en Mode 7 (en version lissée). Ou encore le niveau en jetpack, où on a surtout envie de finir un pack de 6.
Manette en main, DR12 se contrôle avec la souplesse d’un grille-pain. Les sauts manquent de précision et estimer une trajectoire relève de la divination. Les hitbox ? Aléatoires, comme si le jeu lançait un dé pour décider si vous avez touché un laser ou non. Et déplacer des caisses, élément clé de nombreuses énigmes, est un supplice : les collisions sont capricieuses et la lourdeur générale du robot rend chaque mouvement fastidieux.
La bande-son électro, qui semble sortie d’un film SF des années 80, aurait pu être un point positif. Mais elle tourne en boucle si vite qu’elle finit par lasser avant même d’atteindre le cinquième niveau. Les bruitages, eux, sont anecdotiques au point qu’on en oublie leur existence. Si l’idée était de rendre l’expérience immersive, c’est un raté.
Le jeu propose 20 niveaux, mais l’ennui s’installe dès le troisième. On se retrouve à enchaîner des énigmes génériques sans grand intérêt, avec une monotonie qui ne fait qu’empirer. Si vous avez la patience de supporter le gameplay bancal et l’absence totale de variété, vous pourrez le terminer en quelques heures… mais à quel prix ?
Pour couronner le tout, le jeu est uniquement disponible en anglais. Certes, le texte est minimaliste, mais cela reste une barrière pour certains. Pas de sous-titres français pour aider DR12 à téléporter son enthousiasme (ou le nôtre).
Même vendu pour 5 euros et des poussières, Laws of Machine est un jeu que je ne peux pas vous recommander. Entre sa direction artistique sans âme, son gameplay rigide et ses niveaux soporifiques, il cumule les défauts. Ce n’est pas juste un mauvais jeu ; c’est une expérience frustrante et dénuée de plaisir. En bref, économisez votre argent et investissez plutôt dans un bon café. Au moins, lui, vous réveillera.