Suite du très sympa Lonely Mountains: Downhill qui nous permettait de dévaler des pistes montagneuses en vélo, voici Lonely Mountains: Snow Riders, qui reprend exactement le même concept, mais cette fois-ci dans la neige et sur des skis. Attention toutefois, il va falloir faire preuve d’une patience et d’un calme à toute épreuve pour apprécier ce titre. Oui, faire du ski tout seul dans des montagnes enneigées, c’est dépaysant, plaisant, respirant, et toutes les variantes de mots se terminant en « -ant » que vous pouvez imaginer. Mais surtout, c’est exigeant !
Dès l’arrivée sur la première montagne et son parcours inaugural, on découvre un titre aux graphismes simples mais charmants. La neige est magnifiquement rendue, et le style low poly emblématique de la licence fonctionne toujours aussi bien. Mention spéciale à l’ambiance sonore : seul le crissement des skis dans la poudreuse résonne, offrant un véritable moment de calme et de zénitude… avant que vous ne tombiez dans un ravin.
Comme dans Downhill, la réalisation est efficace et immersive. Mais attention, ici, la mort guette à chaque virage. Lonely Mountains: Snow Riders flirte parfois avec le genre « die and retry ». La vue 3D, qui offre une légère perspective de dessus, ne garantit pas toujours une bonne lisibilité des tracés. Vous allez devoir apprendre à apprivoiser les pistes : un excès de vitesse, et vous finirez contre un arbre, un rocher, ou pire, au fond d’un ravin. Trop lent, et vous manquerez l’élan nécessaire pour les sauts. Heureusement, le jeu propose de multiples chemins et raccourcis, mais ils sont souvent dangereux, étroits, et demandent une vitesse précisément calibrée. Cette dualité entre un environnement apaisant et un gameplay stressant est déconcertante mais incroyablement prenante. Vous vous surprendrez à tenter pour la 20e fois ce raccourci infernal, tout en sachant pertinemment que la route principale est bien plus sûre.
Visuellement, Lonely Mountains: Snow Riders est agréable à l’œil. Le manteau neigeux, les rivières glacées et les paysages hivernaux donnent envie de se blottir sous un plaid avec un bon chocolat chaud. Le choix du minimalisme graphique renforce l’immersion et participe à l’identité du jeu. Les bruitages, quant à eux, sont d’un réalisme surprenant. L’absence de musique laisse toute la place à l’écoute de la nature, même si celle-ci est stylisée et plus proche d’un cartoon que d’une simulation froide et austère. Côté gameplay, le jeu demande un temps d’adaptation pour maîtriser la direction selon l’angle de la caméra. Heureusement, deux configurations sont disponibles : une orientée sur la vision de l’écran et l’autre sur celle de l’avatar. Une fois votre préférence trouvée, l’expérience devient fluide, bien que certains passages tendus continuent de mettre vos nerfs à rude épreuve.
La progression, en revanche, divise. Pour débloquer de nouveaux parcours, skis ou montagnes, il ne suffit pas de terminer un tracé : il faut remplir des objectifs précis, comme respecter un temps limite ou limiter le nombre de chutes. Si cette exigence ajoute du challenge, elle risque de frustrer les joueurs moins patients. Une progression plus classique, où chaque tracé terminé en débloquerait un autre, aurait été plus accessible. Ici, le système pousse à recommencer sans cesse, ce qui peut éroder le fun.
La grande nouveauté de cette suite, c’est l’ajout d’un mode multijoueur en ligne. Vous pourrez skier en coopératif et poser des points de sauvegarde en chemin, ou vous lancer dans des courses effrénées en mode Versus. Jouable de 2 à 8 joueurs, ce mode ajoute une dimension sociale et fun à l’expérience. Et bonne nouvelle : le jeu est disponible dès sa sortie dans le Xbox Game Pass, ce qui garantit une communauté active pour trouver des partenaires de jeu.
Lonely Mountains: Snow Riders est une suite réussie qui, malgré ses faux airs de DLC, offre un contenu solide. Entre dépaysement et tension, le jeu vous fera voyager dans des paysages enneigés tout en mettant à l’épreuve votre calme et votre précision. Un petit jeu indé qui réchauffe le cœur autant qu’il fait transpirer. Prenez vos skis, respirez un bon coup… et surtout, évitez les ravins !