SNK pour moi, c’est la quintessence du jeu d’arcade ! Rien qu’à entendre ce nom, j’ai le calbut humide. Je me souviens avec émoi du choc graphique et vidéoludique qu’a été King Of Fighters ‘94 quand du côté Capcom, on était juste à un peaufinage de Street Fighter II avec les versions Super ou X. Quand 2 ans plus tard, ils sortent un OVNI : Metal Slug, les joueurs ne juraient que par la 3D avec Tomb Raider, Resident Evil ou Nights, SNK nous présente un jeu en 2D de toute beauté avec une animation léchée, une dose d’humour, des boss gigantesques… du fun en barre ! Direct, le monde entier tombe accro ! Après de nombreux épisodes salués pour la plupart, la franchise s’est aventurée dans des contrées qui ne lui ont pas forcément réussi : le jeu mobile et le jeu 3D sur PS2 (N’est-ce pas Redgounet).
Quand les papas de la renaissance du beat’em all annonce qu’ils ont récupéré la licence, mon cœur était en joie, je chantais du Tragédie, du Mylène Farmer, voire la Chicha Kaloud ! Puis il y a eu la douche froide : un Tactics par Leikir Studio, même si ce n’est pas mon genre de prédilection, je fais confiance aux concepteurs de Streets of Rage 4 et de TMNT pour me donner le goût à ce pari osé. Après tout, Ubisoft s’en était sorti de façon plus qu’exemplaire avec Mario et les Lapins Crétins. La hype était là !
Novembre 2024. La sortie. J’installe le jeu. Graphiquement, la charte graphique est là ! Bien sûr, certaines illustrations laissent à désirer, on sent bien que l’équipe d’origine n’est pas là, mais le travail de Leikir est indéniable. On retrouve nos héros. L’environnement sonore est là aussi, les thèmes sont présents et j’ai l’impression de retrouver ma jeunesse perdue comme on aime tant à le souligner à notre cher Riggs : “Une madeleine de Proust”.
Après un micro-tutoriel, on est balancé dans le grand bain, mais sans les brassards, la petite bouée et la main de notre papa et de notre maman pour nous dire que tout va bien se passer. On se retrouve donc avec Marco, Eri et Fio, nos 3 protagonistes de départ dans une carte en 3D isométrique remplie d’ennemis avec des objectifs à accomplir.
Je reviens sur l’expérience Mario et les Lapins Crétins, pour signaler que Ubi et Nintendo avaient compris que le public de Mario n’est pas habitué au jeu tactique et savaient accompagner au mieux l’introduction à cet univers et guider le public néophyte vers le fun et faire comprendre qu’une licence n’est pas forcément cantonnée à un style. On peut se servir d’un héros, d’un univers pour élargir les chakras de son auditoire, enrichir “vidéoludiquement” le public visé.
Metal Slug Tactics rate le coche, clairement. Dès le début, il vous faudra assimiler la stratégie et la bonne pour pas vous faire violer par le jeu. Oubliez le fun du Run & Gun ! Sortez votre cerveau et le meilleur ! Il faudra chercher les points de couverture pour éviter d’en prendre plein la caboche, jouez avec la position de vos alliés qui, s’ils se trouvent dans l’alignement en croix de vos adversaires, pourront déclencher un combo.
Tout est prétexte à réflexion. Les héros disposent d’une arme principale et d’une arme secondaire à usage limitée. Marco et Fio sont dotés d’armes à feu et Eri d’armes explosives. Ce petit monde est pourvu de capacités propres à chacun qu’il sera possible d’améliorer au fur et à mesure de la réussite de vos missions, à la manière d’un roguelite.
Qui dit roguelite dit forcément, rejouabilité en améliorant votre stuff ou acheter de nouvelles allitérations de vos personnages principaux ou d’autres personnages issus de l’univers afin de régler le sort du perfide général Morden.
Les clins d’œil sont là et on ressent l’affect pour la licence. Les animations sont là, mais beaucoup moins présentes que dans le jeu d’origine, les situations le permettent moins. Les boss gigantesques sont là, le tank, les ennemis… tout y est… Sauf le fun, le manque d’accompagnement avec un tutoriel bien poussé avec un niveau novice aurait grandement aidé la chose. Là, en l’état actuel, le jeu se réserve presque exclusivement aux fans de Tactics. Pour ceux-là, le jeu est bon, profond et bourré de qualités. Le but de ce style d’incartade, surtout dans un jeu aussi “vieux” et d’amener le public à la licence, de voir le jeu par un autre prisme et en cela, le jeu est raté.
Fan de jeu tactique, foncez Metal Slug Tatics est une réussite. Il vous fera gamberger de la cafetière. Pour ma part, je retourne aux classiques et j’attends avec encore plus d’impatience Black Finger Jet, LE jeu par l’équipe originale de Metal Slug qui tient plus du plagiat, mais du moment que le fun est là !
