Ferdinando n’est pas un minotaure comme les autres : il n’a ni soif de sang, ni envie de se battre dans des labyrinthes sordides. Lui, il veut juste ses trésors. Et pour les atteindre, il pousse des blocs. Voilà, Minos Dungeon, c’est ça. Un jeu de puzzle en pixel art signé Afil Games, où le vrai monstre, c’est le manque d’ambition.

Concrètement, on est face à un énième Sokoban, cette fois avec un twist glissant : on ne pousse pas les blocs au tour par tour, mais on les tape, façon billard mythologique, jusqu’à ce qu’ils s’écrasent contre un mur, un trou, ou un autre obstacle. Ce principe est décliné sur 30 niveaux répartis dans trois biomes qu’on pourrait qualifier de « différemment monotones » : magma, ruines et neige. Ne cherchez pas de révolution dans le gameplay, on reste dans le confort feutré de la redite.
Côté réalisation, c’est du Afil Games pur jus : pixel art fonctionnel mais franchement pas sexy, animations réduites au minimum syndical (le déplacement de Ferdinando fait plus penser à une glissade involontaire qu’à un pas décidé), et effets visuels aussi timides qu’un stagiaire en réunion. On sent que tout est calibré pour le rendement, pas pour l’éclat artistique.
Heureusement, les niveaux sont plutôt bien fichus. Le level design, sans être original, propose des puzzles bien pensés, parfois retors, et qui réveillent les neurones – si tant est qu’on aime ça. Les mécaniques évoluent gentiment avec quelques ajouts comme les flèches directionnelles, les blocs cassables ou les téléporteurs. Rien de transcendant, mais de quoi renouveler un peu les casse-têtes.
Mention spéciale à la touche undo, votre meilleure alliée : elle permet de revenir en arrière sans tout recommencer, ce qui sauve la fluidité du jeu. Une fonctionnalité essentielle pour éviter de sombrer dans l’oubli au fond du labyrinthe des erreurs.
La musique ? Sympa au début, puis répétitive comme d’habitude j’ai envie de dire. Elle a le mérite de coller à l’ambiance rétro, mais ne marquera pas les esprits. À la rigueur, elle tapote gentiment vos tympans pendant que vous calculez la trajectoire parfaite d’un bloc perdu dans l’arène.
Bref, Minos Dungeon, c’est un Sokoban sans grande originalité, avec juste ce qu’il faut de puzzles bien construits pour occuper une petite heure. Aucun génie, aucun drame, juste un minotaure qui pousse des cailloux dans un monde à peine plus vivant qu’une pierre tombale en pixel art. À réserver aux fans du genre ou aux chasseurs de G. Pour le reste, c’est oubliable/20.