Quand on m’a parlé d’un spin-off 2D de Garten of Banban, j’ai levé un sourcil. Puis j’ai entendu le nom du héros : Shérif Toadster. Là, j’ai levé les deux. Le postulat est simple comme un tuto de début de jeu : votre pote a disparu, une force obscure fout le bazar dans le coin, et vous, crapaud badgé et armé, êtes le seul à pouvoir mettre de l’ordre. Bienvenue dans Missing Banban, un jeu d’action/plateforme en 2D où ça saute, ça tire, et surtout… ça pique les yeux et les oreilles.
Dès la cinématique d’intro, le ton est donné. Un écran fixe (ça coûte moins cher à animer) avec une voix off trafiquée façon radio déréglée dans une brocante, et une musique 8-bit qui hésite entre manège infernal et migraine. C’est moche, c’est bruyant, c’est agressif… mais quelque part, c’est cohérent. Il y a une vraie patte visuelle, aussi étrange soit-elle. Les graphismes semblent dessinés à la main par un enfant sous acide alimentaire, avec des couleurs flashy qui feraient passer un Stabilo Boss pour du pastel.
Le gameplay, lui, fait dans l’efficacité rudimentaire. Le Shérif Toadster peut tirer à l’infini (merci le bouton qu’on peut maintenir enfoncé comme un lâche), sauter, dasher (mal, mais il peut), grimper, et accessoirement, flinguer tout ce qui bouge. Le bestiaire, corrompu par la « maladie », est assez varié, et chaque ennemi est l’occasion de vider quelques chargeurs tout en esquivant des boulettes. C’est un peu le Metal Slug du pauvre, sans la finesse mais avec une certaine forme de bourrinage assumé. Et surtout, les armes sont personnalisables, avec différents types de tirs et un système d’amélioration, histoire de donner l’illusion du choix tactique.
L’univers, aussi incohérent que fascinant, oscille entre plages psychédéliques, forêts aux allures de gribouillages et usines dignes d’un dessin animé mal animé. Il y a un petit côté « fait maison » qui, s’il ne flatte jamais la rétine, crée malgré tout une ambiance décalée, presque hypnotisante. On joue, on peste, on grimace… mais on continue. Comme un mauvais bonbon qu’on mâchouille sans trop savoir pourquoi.
La maniabilité est bonne, sans être exceptionnelle. Le personnage répond bien, les commandes sont simples et immédiates. Le dash, en revanche, manque de punch et de précision. Quant à la musique, elle est aussi speed que la palette graphique est flashy : ça donne du rythme, mais ce n’est clairement pas le genre de son qu’on mettra sur Spotify en se disant « tiens, ce morceau-là, il tape ».
Côté durée de vie, c’est court. Très court. Une soirée, une pizza et un peu de concentration suffisent pour plier l’affaire. Mais vu l’intensité visuelle et sonore du trip, ce n’est pas forcément plus mal.
En conclusion, Missing Banban est une alternative originale à la série de jeux Garten of Banban (qui, soyons honnêtes, ne fait pas battre mon petit cœur de joueur). On passe d’un jeu d’horreur/réflexion en 3D à une version action/plateforme en 2D bien plus directe. Deux salles, deux ambiances. Et même si Missing Banban est loin d’être parfait – ni joli, ni inoubliable – j’ai trouvé ça plus cool que la série originale. Bon après, de là à dire que j’ai pris mon pied et que je vous conseille de sauter dessus, faut pas déconner non plus. C’est sympa… mais vite fait.