Désorienté, vous vous réveillez enfermé dans un conteneur… et non, ce n’est pas le début d’un film d’horreur mais celui de MotoTrials. Un jeu de moto basé à 100 % sur la physique et conçu, apparemment, pour tester la solidité de vos nerfs autant que celle de votre manette. Entre acrobaties mécaniques et casse-têtes tordus, le titre mélange des genres qu’on ne pensait pas voir ensemble, et le résultat est… étonnamment accrocheur.

Au premier abord, on s’attend à un simple clone de Trials HD : un jeu où il faut gérer sa moto, son accélération, son équilibre et sa patience. Mais MotoTrials ne s’arrête pas là. Il alterne habilement entre des séquences de moto ultra exigeantes et des phases de plateforme/réflexion façon Inside. Oui, on passe littéralement du guidon à la course à pied sans prévenir. Et bizarrement, ça fonctionne.

Techniquement, c’est une autre histoire. Le jeu sent bon le petit budget indépendant : effets de lumière lunatiques (le jour et la nuit changent comme si on jouait dans une boule à facettes), textures un peu floues, animations rigides… bref, c’est pas un spectacle visuel. Mais contrairement à beaucoup de productions indé récentes, ici, pas de pixel art ni de cel shading recyclé : MotoTrials a au moins le mérite d’essayer une identité visuelle propre, même si elle tremble un peu sur ses roues.

Le gameplay, lui, est plutôt solide. Les phases à moto demandent une vraie précision : gérer l’accélérateur, anticiper les sauts, ajuster la position du pilote à la réception… tout ce qu’il faut pour rater un obstacle à un millimètre près et relancer pour la 40e fois. Le côté die and retry est assumé, et une fois qu’on a compris la logique du jeu, chaque réussite procure une petite satisfaction bien méritée.

Les phases de plateforme ne sont pas en reste : pièges mortels, puzzles à interrupteurs, énigmes sonores, voire quelques passages armés où il faut dégainer un flingue pour se débarrasser d’ennemis surprises. C’est un joyeux patchwork, parfois un peu foutraque, mais on ne s’ennuie jamais vraiment.
La bande-son reste discrète, voire anecdotique, et la traduction française… disons qu’elle a un charme « Google Trad » certain. Mais bon, le sens global passe, et on ne joue pas à MotoTrials pour sa prose. C’est surtout la sensation de progression, cette envie de “juste un essai de plus” qui finit par nous scotcher.

Comptez deux à deux heures et demie pour voir le bout du jeu, avec un petit bonus sympathique après le générique (non, je ne spoilerai pas). Ce n’est pas long, mais c’est suffisamment intense pour laisser une bonne impression malgré les aspérités techniques.
En conclusion, MotoTrials est un titre original, plus intéressant qu’il n’y paraît. Ce n’est pas exempt de défauts, loin de là, mais mine de rien, c’est plutôt prenant. Il mérite un petit coup de cœur dans la série des jeux qui manquent de finition, mais qui ont le mérite de nous accrocher au pad. Et à la fin, on finit presque par apprécier de se vautrer. Presque.