Test de Nico Saves The State – Jouer, Sauvegarder, recommencer

Dans Nico Saves The State, le héros légendaire est parti siroter des cocktails sur une plage pendant que le monde s’effondre. Voilà donc Nico, assistant de labo timide, propulsé au rang de sauveur de Ririland, armé non pas d’une épée flamboyante ou d’un mécha géant, mais… d’un smartphone expérimental. Ce Statephone permet de sauvegarder des aspects de son état (position, élan, inventaire, etc.) et de les recharger à volonté pour résoudre énigmes, sauts périlleux et situations impossibles. Une idée brillante sur le papier, un peu comme un mix entre Braid, Portal et un GameShark qui aurait pris vie.

Voilà, THE game

Et on va être clair : le concept est franchement futé. Pouvoir figer son élan pour s’en servir plus tard ou dupliquer son inventaire à l’infini en abusant des sauvegardes est à la fois ludique et stimulant, avec un vrai potentiel de puzzle-plateformer malin. Pendant les premières minutes, on bidouille, on teste, on abuse même du système avec un petit sourire en coin. Un vrai jouet de gameplay, comme on en voit rarement.

Mais voilà, passé la joie de la découverte… c’est la descente. Et pas celle d’un toboggan euphorique — plutôt une glissade douloureuse sur des graviers. Le gameplay est raide comme une porte de coffre-fort, les sauts sont imprécis, et la lourdeur générale de Nico transforme chaque niveau en lutte contre les commandes autant que contre les ennemis. Pour un jeu de plateforme, c’est un peu comme faire un Just Dance avec des chaussures de ski.

Il y a du blabla

Visuellement, le jeu n’aide pas à faire passer la pilule. Le pixel art en 2.5D se veut rétro et mignon, mais tape surtout dans la catégorie “low budget” sans éclat. Les animations sont minimalistes, les décors peu inspirés, et on peine à trouver un écran qui donne vraiment envie de s’arrêter pour admirer quoi que ce soit. Niveau mise en scène, quelques bandes dessinées viennent ponctuer l’aventure, apportant un petit vent de fraîcheur — mais tout est uniquement en anglais, ce qui limite l’accessibilité pour les plus jeunes ou les anglophobes.

Super Mario Bros. 2 est plus beau

Côté bande son, le jeu promet plus de 25 musiques “funky”, inspirées des années 90. En réalité, on se retrouve avec des boucles courtes qui tournent en rond comme un hamster sous caféine, et qui deviennent rapidement insupportables à force de restart. Si vous vouliez une bande-son nostalgique, prenez plutôt une vraie compil SNES.

Les 40 niveaux répartis dans 4 environnements offrent un contenu honnête, mais sans grande variété ni montée en puissance mémorable. On a vite l’impression de refaire les mêmes actions, avec juste une petite variation de décor ou d’ennemi. Et comme on se bat avec les contrôles plus qu’on ne savoure les idées, la répétitivité s’installe vite.

Il faut aimer les cubes

Nico Saves The State a un concept original et bien vu, une vraie bonne idée de gameplay qui aurait pu faire mouche dans un jeu peaufiné. Mais la réalisation générale est trop faiblarde pour qu’on prenne plaisir manette en main. Dommage. Parce qu’avoir une bonne idée, c’est bien. Mais encore faut-il savoir l’implémenter sans qu’on ait envie de sauvegarder… notre patience.