Night Slashers est un beat’em all de Data East. Sorti en pleine période du beat’em all : Final Fight et autres douceurs sucrées de Capcom tel Captain Commando, Punisher… il avait su tirer son épingle du jeu par son univers sombre, proche d’un Castlevania mais adapté au beat’em all. De plus, Data East n’étant pas le perdreau de l’année, avait su y mettre tout son savoir-faire issu de par exemple Joe & Mac ou Two Crude Dudes pour y insuffler ce supplément d’âme qui, après toutes ces années, lui a permis de garder une petite place dans le cœur des retro gamers.
En confiant le bébé au studio Storm Trident, on espérait une nouvelle vie, un nouveau souffle. Un vœu pieu, normal pour un jeu de vampires. Le studio responsable du remake de Front Mission 2 et de Magical Drop se prend les pieds dans le tapis et ail ail ail, ça fait mal.
Vous prenez Streets Of Rage, de l’ail, de la coriandre, un zeste de Castlevania, vous mélangez le tout, laissez reposer 4 heures, puis thermostat 1942 sur votre four Capcom et le tout est prêt. Attention, pas plus, sinon vous cramez le tout et pour ravoir la marmite, c’est la galère et votre copine Bouffie contre les vampires n’est pas contente. Fini le diner en amoureux et même un coup du grand chauve adepte du propre, pro Sony, ne pourra rien pour votre marmite et un Halo de misère planera toujours sur cette œuvre gastronomique. Toute cette digression pour arriver à vous faire comprendre que c’est du purbeat’em all, passée à la moulinette des démons de minuit : Zombie, Frankenstein, Loup Garous, la faucheuse… tout le monde y est.
Tout d’abord, premier choc de la version de Storm Trident s’avère être l’abandon du pixel art pour du dessin classique assez bien animé, mais qui provoque un certain coté pataud à nos personnages. On oublie l’effet vitaminé du BTA de l’époque. Mais on note l’apparition d’un nouveau personnage, la tigresse, Liu Fei qui porte le nombre de personnages jouables à 4 et donc de pouvoir jouer sur son canapé Poltron e Sofa avec 4 manettes. Chacun pouvant trouver son alter ego parmi le chasseur de vampire US Jake Hunter, le Peter Cushing Christopher Smith ou la maitresse des arts martiaux Hong Hua Zaho pour qui “la roue tourne”, du jeu original.
Nous traversons donc 7 niveaux à la qualité variable… du château, à la balade en hélicoptère piloté par Korganor, la poursuite en calèche… ces niveaux en scrolling horizontale sont une tannée sans nom, car vous savez avant, en 1990 les héros des BTA était sous un rond noir censé symboliser leur ombre et qui nous permettait de nous situer sur le plan du niveau. Ici que nenni une ombre pseudo réaliste qui nous fait chercher notre position réelle sur l’écran. Pour taper certains ennemis, barils ou envoyer des projectiles, c’est au petit bonheur la chance.
L’avantage de Night Slashers par rapport aux autres, c’était aussi sa palette de mouvements assez large : coups, coup chargé, course, coup spécial qui détruit tous les ennemis à l’écran, le méga spécial en l’air et la chope, mais qui avec ce problème de spatialisation s’avère calamiteux… Snif. La musique, elle, est plutôt bien réarrangée, de plus, il y a possibilité de profiter des musiques d’origines.
Du bon, du moins bon… 5 niveaux de difficulté… un jeu agréable à l’œil, mais qui laisse un arrière-gout dans la bouche. Quand tu t’es cassé le postérieur à rendre ton jeu beau esthétiquement, pourquoi faire une fin dégueulasse en montant une borne d’arcade de l’époque qui passe la fin en pixel art de l’époque ? Incompréhensible.
Pour une dizaine d’euros, les fans hardcore de beat’em all, qui se sont fait tatouer Hagard sur la fesse droite, ne seront pas déçus… Les autres, si vous pouvez jouer à l’œuvre originale, surtout si vous jouez à 2 ou solo, c’est tout aussi bien.
