Ninja 1987, c’est un voyage dans le temps déguisé en ninja pixelisé. Ce jeu d’action-plateforme rend hommage à l’âge d’or des 8 bits, avec ses graphismes rétro, sa bande-son chiptune et ses mécaniques de gameplay classiques. Mais attention, sous ses airs de fossile vidéoludique, le jeu cache quelques petites surprises modernes dans ses mécaniques. Alors, ce ninja est-il aussi affûté que son katana ?
Visuellement, Ninja 1987 respecte à la lettre les codes des années 80. Des décors sombres et un pixel art volontairement limité, rappelant les jeux Sega Master System ou NES, tout y est. Si vous aimez les couleurs ternes ou les sprites un peu trop petit, vous allez être servi. Mais derrière ce style volontairement vieillot se cache une ambiance rétro-futuriste assez réussie. Les vieux comme moi ou Jingoro y retrouveront leurs premiers émois vidéoludiques, tandis que les autres risquent de lever les yeux au ciel en marmonnant : « Mais c’est quoi ce truc moche ? ».
La bande-son, fidèle à l’époque, fait dans le chiptune pur et dur. C’est répétitif, ça grince, et ça reste dans la tête plus longtemps qu’une chanson des Spice Girls. Mais c’est aussi ce qui fait le charme du jeu : si vous êtes du genre à avoir le cœur qui palpite au son des vieilles puces sonores, vous serez en terrain connu. Sinon… eh bien, baissez le volume et profitez du gameplay.
Côté gameplay, Ninja 1987 fait un bel effort pour marier le classique et le moderne. On y retrouve la rigidité des jeux d’antan (avec des sauts au millimètre et des hitbox parfois capricieuses), mais aussi des mécaniques plus fluides. Entre les dashs, les attaques spéciales et la possibilité de jongler entre différentes armes, le ninja du jeu a clairement plus d’options que ses ancêtres jouable sur des manettes à seulement deux boutons. C’est un vrai plaisir de pouvoir varier les approches, surtout face aux nombreux ennemis et pièges bien vicieux des niveaux.
Avec ses 7 niveaux et autant de boss coriaces, le jeu peut vous tenir occuper plus d’une soirée. La difficulté est là, parfois frustrante, mais rarement injuste. Les ennemis ne sont pas des mannequins sans cerveau : certains lancent des cocktails Molotov, d’autres tirent à distance ou vous chargent sans crier gare. Mention spéciale aux boss, qui sont à la fois intimidants et techniques. Vous allez parfois en suer, comme à l’époque, mais aussi ressentir une satisfaction certaine après les avoir battus.
Ninja 1987 est un jeu qui ne cherche pas à plaire à tout le monde. Si vous avez grandi avec des jeux comme Shinobi ou Ninja Gaiden, ce sera une madeleine de Proust savoureuse. Sinon, son esthétique old-school et son gameplay exigeant pourraient vous sembler dépassés. Mais c’est justement cette fidélité aux racines qui fait tout son charme.
Ninja 1987, c’est comme un vieux katana bien entretenu : classique, tranchant et diablement efficace. Il respecte avec brio les codes des jeux d’action-plateforme 8 bits tout en y injectant une petite dose de modernité pour ne pas trop rouiller. Un petit jeu sympa, surtout si vous avez 40 ans ou plus et que vous aimez vous replonger dans vos souvenirs… avec un shuriken à la main.