Test de Out of Sight – Quand l’horreur se joue à l’aveugle, mais avec un nounours pour GPS

Dans Out of Sight, vous incarnez Sophie, une petite fille dont la vie vient de basculer dans un cauchemar façon maison de l’angoisse avec option rituels occultes. Le twist ? Sophie est aveugle. Le re-twist ? Elle peut voir grâce à son doudou Teddy (rien à voir avec notre Shinzay), une peluche pas si inoffensive que ça. Non, pas parce qu’il va se transformer en monstre géant, mais parce que ce brave ours devient notre unique vision dans un monde plein de pièges, d’ombres et de ravisseurs qui veulent visiblement plus qu’une simple conversation autour d’un thé.

Poussez madame, poussez!

Le concept est simple mais brillamment exécuté : tantôt en vue à la première personne quand Sophie porte Teddy dans ses bras, tantôt en vue à la deuxième personne quand elle le pose sur un coussin moelleux. Ce système ingénieux permet au joueur de switcher entre vision directe et guidage à distance, comme si on jouait à un escape room où la lumière ne s’allume que si on câline une peluche. Chaque énigme, entre interrupteurs, clés planquées et objets à pousser, prend alors une tournure bien plus originale. C’est du déjà-vu… mais vu par un nounours. Et ça change tout.

On voit les choses grâce à Teddy !

Le jeu alterne habilement entre infiltration, exploration, fuite et petits casse-têtes, avec un rythme bien dosé. Les moments de tension (planqué sous une table, dans un conduit ou en pleine course-poursuite) fonctionnent très bien, surtout grâce à une ambiance sonore qui sait quand se faire discrète ou flippante. La durée de vie tourne autour de 4 à 5 heures, ce qui est pile ce qu’il fallait : on a le temps de s’attacher à Sophie sans s’épuiser à force de ramper dans les conduits d’aération.

Non ce n’est pas un mini golf

Visuellement, Out of Sight a un charme indéniable. Les graphismes, sans être bluffants, sont propres, avec un petit air de film d’animation façon Pixar en plus sobre (et clairement moins coûteux). Les jeux de lumière mettent bien en valeur l’ambiance pesante du manoir, et les environnements sont suffisamment variés pour ne pas tourner en rond. On notera quelques bugs de collision ici ou là, mais rien de catastrophique : disons que ça ajoute un peu de tension quand on reste coincé entre une chaise et une malédiction millénaire.

Pas très commode la dame…

Côté bande son, chapeau bas. Les musiques s’adaptent parfaitement aux différentes atmosphères, passant de nappes inquiétantes à des instants plus doux et mélancoliques, et les bruitages sont eux aussi très réussis. Le doublage anglais est convaincant, en particulier la voix de Sophie, fragile mais jamais niaise, et le jeu est entièrement sous-titré en français. Une bonne chose, car tout le récit repose sur l’ambiance, les dialogues et les non-dits.

Des moments plus stressants

Enfin, le gameplay tient solidement la route. Malgré ce mélange peu courant de perspectives, la navigation reste fluide. On ne peste pas contre les contrôles, et Teddy n’est jamais un fardeau, bien au contraire : c’est même devenu mon copilote préféré du mois. Il peut activer des objets à distance, donner des indications, bref, un nounours multitâche qui ferait rougir Alexa.

La fenêtre de la liberté?

En conclusion, Out of Sight est une belle surprise : un jeu original, touchant et malin dans le genre survival-horror à énigmes. On s’attache rapidement à la petite Sophie, on ressent vraiment le besoin de la guider hors de ce manoir sordide, et l’univers, tout comme le gameplay, tient la route du début à la fin. Un bon petit jeu qui prouve qu’avec un peu d’audace et beaucoup de tendresse, même l’horreur peut avoir du cœur.