Platzle, c’est un peu le genre de jeu qui te regarde droit dans les yeux et te dit : « Allez, juste un niveau de plus ». Et toi, comme un joueur docile, tu t’exécutes… jusqu’à ce que ton cerveau commence à fondre sous la pression de la précision millimétrée qu’il exige. Mélange de plateforme et de puzzle, le titre te demande autant de réflexes que de réflexion, tout en jouant avec des cartes de capacités à collecter pour espérer atteindre la sortie. En théorie, c’est original. En pratique, c’est un peu comme jongler avec des couteaux en feu sur un trampoline.

Visuellement, on ne va pas tourner autour du pot : ce n’est pas beau. Disons plutôt que Platzle a choisi la voie du « minimalisme dark », ce qui sonne mieux que « fond noir avec un peu de couleur et trois sprites sous caféine ». Chaque niveau se distingue vaguement par une teinte dominante, tandis que les monstres, eux, brillent de mille feux… façon néon d’un vieux kebab.

La bande-son, elle, est aussi discrète qu’un chat sur la moquette. On l’entend à peine, mais vu la tension qu’impose le jeu, ce n’est peut-être pas plus mal. Les animations sont minimalistes, et on sent que tout le budget est passé dans les 50 niveaux et les 5 boss, qui ont au moins le mérite d’exister.
Le cœur du gameplay repose sur les fameuses cartes. Sept types en tout, qu’il faut récupérer dans chaque niveau pour pouvoir progresser : certaines offrent un dash vertical ou horizontal, d’autres une arme pour découper les ennemis. Dit comme ça, ça paraît simple, mais il faut anticiper le bon ordre, le bon moment et le bon saut. Une erreur, et c’est retour à la case départ.

Et pourtant… ça fonctionne. On peste, on râle, on rate, et on relance. Il y a ce petit quelque chose d’addictif, cette envie de faire mieux, de maîtriser enfin ce satané enchaînement de cartes. Jusqu’à ce qu’un niveau trop vicieux vienne te briser le moral et que tu quittes le jeu avec un soupir, en te promettant de ne plus jamais y revenir (spoiler : tu reviendras quand même une ou deux fois).
Platzle est donc un titre minimaliste, qui peut accrocher le temps d’une soirée, mais dont on ne gardera pas un souvenir impérissable. Un peu comme une soirée pizza froide devant un film moyen : pas désagréable, mais pas mémorable non plus.