Dans Polterguys: Possession Party, oubliez les manettes lancées de rage façon Mario Kart ou les trahisons familiales de Monopoly : ici, on incarne de joyeux petits spectres qui se possèdent entre eux (en toute amitié) pour mieux balancer leurs potes dans les bras d’un gros monstre mal léché. Jusqu’à 8 joueurs (en ligne, seulement 4 en local) peuvent se prêter à cette mascarade surnaturelle, où objets hantés, coups spéciaux absurdes et cartes piégées sont au menu. L’ambiance est cartoonesque, le chaos permanent… et le fun, à condition d’être bien accompagné.
Graphiquement, Polterguys fait le boulot avec un cel shading soigné et une DA tout droit sortie d’un dessin animé gentiment glauque pour enfants pas trop peureux. Les monstres sont rigolos, les décors font penser à une maison hantée sponsorisée par Pixar, et l’ensemble respire la bonne humeur spectralement contrôlée. Les personnages à débloquer sont nombreux et, à défaut d’avoir une personnalité propre, ont le mérite de varier les plaisirs visuels.
Le jeu prend toute sa saveur en multi avec des amis, que ce soit en local ou en ligne. On s’amuse à se taper dessus (littéralement) pour éviter de finir en repas de monstre, en hurlant dans le micro comme si notre vie en dépendait. Mais voilà, passé les premières minutes d’euphorie à courir comme des poules fantomatiques sans tête, on commence à réaliser que le buffet est un peu léger. Une dizaine de maps, un seul mode de jeu, et hop, en une petite heure on a tout vu. Le soufflé retombe plus vite qu’un esprit dans une séance de Ouija ratée.
Et pourtant, y’avait du potentiel ! Des objets à posséder pour avoir des pouvoirs, des pièges malins sur les maps, des bonus délirants… Mais le gameplay est trop confus, mal expliqué, et on se retrouve souvent à courir dans tous les sens en martelant les boutons, priant pour que notre personnage tape le bon adversaire et pas une chaise. Les coups spéciaux manquent de lisibilité, et les mécaniques de jeu, censées enrichir l’expérience, finissent par l’alourdir.
Côté technique, c’est pas la fête non plus. Les bugs sont nombreux, de la traduction moitié française moitié anglaise avec des mots mélangés dans les deux langues, aux collisions douteuses et aux messages dignes d’un bug report (« le gagnant est joueur gagnant », merci Sherlock). Même le texte semble avoir été hanté par l’esprit de la précipitation.
On sauvera tout de même la bande-son, qui propose des musiques entraînantes et des bruitages franchement marrants. On sent que l’équipe a voulu injecter du fun, et parfois ça marche : quelques instants de pure rigolade émergent du chaos, surtout à plusieurs.
Mais au final, difficile de ne pas hausser les épaules devant le prix : 25 euros pour un contenu aussi maigrelet, c’est un peu comme acheter un costume de fantôme à 50 balles pour Halloween, et réaliser qu’on aurait pu le faire avec un drap troué. Polterguys: Possession Party est un petit party game rigolo et mignon avec ses fantômes espiègles, mais le contenu est trop light et son prix trop élevé pour qu’on soit heureux de son achat. On rigole un coup… et puis on passe à autre chose.