Test de Post Trauma – L’angoisse de ne pas trouver la solution

Dans Post Trauma, on incarne Roman, un conducteur de train qui se réveille non pas à la SNCF mais dans un cauchemar tout droit sorti d’un croisement entre Silent Hill et le rayon « mauvaises nuits » d’un Ikea maudit. S’inspirant fièrement des piliers du survival-horror à l’ancienne, le jeu mise sur une ambiance lourde, des plans de caméra fixes, et un gameplay tank (au choix dans les options) qui sent bon la PlayStation 1. Sauf qu’ici, la vraie terreur ne vient pas que des créatures déformées…

Jour de grève en vue

Visuellement, Post Trauma a parfois du flair. Certains environnements sont bien travaillés, l’architecture anxiogène fonctionne et quelques effets de lumière viennent poser une ambiance pesante comme il faut. Mais ce vernis craque vite : textures qui poppent avec la discrétion d’un T-Rex dans une bibliothèque, scintillements constants, bugs d’éclairage et collisions défaillantes. Le jeu semble en phase de débug par moment alors qu’il est censé être terminé. Roman traverse les murs, le sol, les objets… et vous, vous traversez les nerfs. Mention spéciale aux moments où il faut relancer la partie parce que le héros est resté coincé dans un rebord. L’horreur, on vous dit.

Il a trop mangé de chili

Côté gameplay, c’est rigide comme un zombie sous kétamine. La caméra fixe fait son petit effet nostalgie, mais les déplacements sont dignes d’un tank sans direction assistée. Les combats sont raides, mous, et utiliser l’esquive arrière revient à s’auto-saboter : la caméra n’y comprend rien, et votre estomac non plus. Mêmes les animations semblent parfois déconnectées de l’action, comme si Roman faisait tout avec un léger décalage cosmique.

C’est pour les calendriers?

Les énigmes, elles, oscillent entre bonne inspiration et prise d’otage intellectuelle. Oui, on aime réfléchir. Non, on n’aime pas chercher trois plombes un code sans indice ou comprendre qu’un tableau représentant une poire devait en fait nous dire « va chercher un tournevis sous la baignoire ». Le tout avec zéro logique apparente. Internet devient vite votre meilleur ami. Et pas pour streamer des walkthroughs ironiques, juste pour espérer avancer sans devenir fou.

Je cherche la Joconde

Heureusement, l’ambiance sonore est une réussite. Les bruitages sont glaçants, la musique sait se faire discrète ou stressante selon les moments, et le doublage (en VO uniquement, snif) est de qualité. Le comédien Togo Igawa insuffle une vraie personnalité à Roman, même si on aurait aimé comprendre ce qu’il dit sans devoir faire pause toutes les cinq secondes pour chercher la traduction. Pas de sous-titres en français, c’est rude. On veut bien souffrir, mais pas à ce point.

Une ambiance réussie

Environ six heures sont nécessaires pour en venir à bout, à condition que les bugs ne vous poussent pas à ragequit plus tôt. Et c’est frustrant, car malgré ses défauts criants, Post Trauma a des idées, une ambiance, une identité. Mais tout ça est noyé sous une exécution approximative qui sabote le plaisir de jeu.

En résumé, Post Trauma est un jeu avec du potentiel, mais qui manque le coche à cause de nombreux bugs, des énigmes mal foutues, et – bonus – aucune VF pour nous autres francophones. Dommage, le reste donnait clairement envie de s’y perdre.