Test de Self-Delusion – Il vaudrait mieux rester cacher dans les bois

Self-Delusion nous plonge dans un univers cauchemardesque directement inspiré des contes de fées slaves. Ici, exit les joyeux lutins ou les princesses endormies. À la place, on croise des créatures inquiétantes telles que Kolobok, Leshy, et autres monstres que l’on préfère d’ordinaire voir derrière un livre fermé. Vous incarnez un personnage en quête de sa mère disparue, et bien entendu, tout se complique à votre arrivée dans un village à l’ambiance plus qu’étrange. Entre course contre la montre, sursauts garantis et cache-cache macabre, Self-Delusion réussit-il à effrayer ou se perd-il dans ses propres illusions ?

Vive les balades en forêt

Le jeu s’ouvre avec une narration discrète et immersive : pas de cinématiques tapageuses, juste vous et un chemin de campagne. Les descriptions textuelles nous mettent dans la peau du protagoniste, nous plongeant dans l’ambiance tout en laissant planer un mystère pesant. Cette narration progressive, faite de documents et de détails environnementaux, est bien vue. Elle rappelle un peu ces histoires d’horreur où l’imagination travaille davantage que les effets visuels. Le gameplay à la première personne, ici, ne se contente pas de servir la vue : elle limite notre champ d’action et renforce l’impression de vulnérabilité face à ces créatures issues du folklore.

Faudrait penser à ranger

Côté gameplay, le maître-mot est la survie. À votre arrivée chez votre mère, vous basculez dans une série de séquences où il faut échapper à des créatures aux comportements uniques. Ici, l’originalité du jeu se révèle. Chaque monstre a sa propre personnalité : certains détestent la lumière, d’autres sont sensibles au bruit, et le joueur doit utiliser ces particularités pour survivre. En théorie, c’est passionnant. En pratique, ça reste parfois bancal : les mécaniques peuvent sembler répétitives, surtout que la rigidité du gameplay n’aide pas toujours à bien exécuter nos stratégies. Entre une caméra qui hésite et un personnage qui peine à tourner la tête, la survie se transforme vite en une bataille contre la maniabilité elle-même.

Il a trop joué près de la cheminée

Graphiquement, c’est en demi-teinte. Les décors sont plutôt bien rendus, avec une ambiance pesante et des effets de lumière qui plongent dans le thème sombre. Mais dès qu’on s’approche un peu, la qualité des textures fait pâle figure. Heureusement, les créatures sont plutôt bien réussies : leur design grotesque et oppressant ne laisse pas indifférent. En termes de frissons, le jeu frappe juste – surtout lors de certains jumpscares bien placés, où le rythme cardiaque s’accélère franchement. On sent la volonté de faire peur, et ça fonctionne par moments, malgré le cache-misère des décors sombres et ce brouillard cache-misère issu de la Nintendo 64.

Désolé je ne parle pas anglais… Allez je me sauve !

L’ambiance sonore, elle, est particulièrement soignée. Entre les bruits de respiration, les pas sur le sol, le grincement inquiétant des portes et les grognements de monstres tout proches, le jeu offre une expérience auditive immersive. Du bon boulot niveau bruitage. On regrettera cependant l’absence d’une version française, car le jeu, entièrement en anglais, pourrait freiner certains joueurs qui ne sont pas à l’aise avec la langue.

Une gueule de porte bonheur

En conclusion, Self-Delusion est un titre d’horreur aux ambitions solides mais qui se heurte à quelques maladresses techniques. Si la mise en scène et le bestiaire puisé dans le folklore slave sont réussis, le gameplay rigide et les graphismes inégaux ternissent l’expérience. Un jeu de survie assez moyen dans l’ensemble, mais qui parvient parfois à sortir quelques bons moments de frisson du chapeau.