Shines Over: The Damned est un titre qui nous vend du rêve avec des phrases ronflantes comme « remettre votre réalité en question ». Malheureusement, la seule chose qui sera remise en question ici, c’est votre patience. On incarne une âme paumée, sans passé, sans arme, sans mémoire, mais avec un chien. Ce berger allemand, adorable et beaucoup trop innocent pour être mêlé à cette histoire, vous guide dans ce qu’on pourrait appeler un purgatoire abstrait. L’idée était séduisante sur le papier, mais dans la pratique, on est bien loin d’une réussite.
Le scénario se veut mystérieux, mais il est surtout confus. On est censé chercher une femme qui nous aurait attiré dans cet enfer, mais tout est si vague qu’on pourrait croire à un mauvais rêve après avoir mangé trop de raclette. Les indices disséminés dans le décor n’apportent pas grand-chose et, avec une durée de vie d’à peine 30 à 45 minutes, l’histoire n’a même pas le temps de démarrer. Résultat : on termine frustré, avec plus de questions que de réponses, et aucun intérêt à relancer l’aventure.
Mélange de walking simulator, d’énigmes basiques, de plateformes approximatives et de combats anémiques, Shines Over: The Damned peine à captiver. La présence de votre chien est le seul élément qui apporte un brin de réconfort dans ce monde sombre, mais il ne peut pas sauver une mécanique de jeu aussi poussive. Mention spéciale aux sections de plateformes, où sauter sur des rebords invisibles est un calvaire. La vue à la première personne n’aide pas, et on finit par vouloir jeter la manette… ou sa dignité.
Les combats, eux, se résument à marteler deux boutons pour renvoyer des créatures dans les ténèbres. J’ai dit combat? Non en fait un monstre sans visage veut nous étrangler ou nous secouer comme hochet, et il faut marteler les touches LB/RB. Quant aux énigmes, elles sont d’une simplicité déconcertante, bien qu’elles aient au moins le mérite de varier un peu l’expérience.
Visuellement, le jeu fait des efforts. Les environnements abstraits, l’éclairage, et l’esthétique onirique parviennent à créer une ambiance étrange et immersive. Mais cette beauté est entachée par des bugs à la pelle : textures qui popent au dernier moment, effets de lumière défaillants, et ombres qui clignotent comme un sapin de Noël en panne.
Côté sonore, la bande-son aurait pu être un point fort. Les mélodies mélancoliques et les cordes obsédantes collent bien à l’ambiance, mais des problèmes techniques viennent tout gâcher : saturation, coupures aléatoires… Bref, ça pique les oreilles. Enfin, parlons du prix : 15 euros pour moins d’une heure de gameplay, c’est une mauvaise blague. Le titre aurait pu justifier ce tarif avec une expérience riche et aboutie, mais là, on a plutôt l’impression d’avoir payé pour un projet étudiant pas fini.
Shines Over: The Damned se veut être un simulateur de marche horrifique et intrigant, mais il s’avère surtout être un walking simulator bâclé, frustrant, et bien trop court. Si l’idée de se promener dans les ténèbres avec un chien fidèle vous séduit, mieux vaut adopter un vrai berger allemand et partir en balade nocturne. Ce sera beaucoup plus agréable.