Et si on se faisait une petite croisière… dans un de ces paquebots de luxe qui vous promettent des vacances de rêve et finissent parfois en Titanic version économie de budget. Dans Shipwreck Escape, on incarne un croupier qui n’a clairement pas tiré la bonne carte. Le navire sombre, et vous voilà à devoir résoudre des énigmes, sauver des passagers en panique, et parfois jongler avec un second personnage pour atteindre la liberté. Une aventure prometteuse sur le papier, mais qu’en est-il manette en main ?

Le jeu nous plonge dans l’atmosphère oppressante d’un bateau de croisière qui sombre. Des salles inondées aux couloirs noyés de fumée, Shipwreck Escape joue sur les clichés d’un navire en perdition pour poser son décor. Malheureusement, si l’idée de revivre un naufrage apocalyptique à la sauce puzzle peut paraître intrigante, les environnements peinent à décoller. Les graphismes rappellent ces vieux jeux digitaux à la Mortal Kombat époque Super NES : ni franchement beaux, ni affreusement laids, mais avec un côté froid et clinique qui manque d’âme.
L’une des particularités du jeu est de vous faire alterner entre deux personnages. L’idée semble géniale… au départ. L’un ouvre une valve pour couper une fuite de gaz pendant que l’autre active l’extincteur d’incendie : un vrai travail d’équipe. Mais le résultat est plombé par des contrôles rigides et des animations qui manquent cruellement de fluidité. Mention spéciale pour l’animation où l’on défonce une grille d’aération en position accroupie : un ballet maladroit qui mérite l’Oscar de l’animation la plus crispante.
Les puzzles constituent le cœur du gameplay. On y trouve des systèmes de vapeur, des risques électriques, et d’autres dangers à contourner pour avancer. Si les premières énigmes amusent, le manque de renouvellement finit par lasser. Tournez une valve ici, poussez un bouton là… Les niveaux s’enchaînent mais l’impression de déjà-vu ne tarde pas à s’installer. Et attention de ne pas finir par vous noyez. D’ailleurs, on marche dans l’eau comme si… il n’y avait pas d’eau, c’est étrange comme sensation.
Côté audio, c’est minimaliste. Quelques bruitages et des musiques oubliables tentent vaguement d’ajouter de la tension, mais le tout manque de force. La traduction en français est un bon point, mais les dialogues figés dans des bulles de texte restent trop longtemps affichés, ce qui casse encore un peu plus le rythme : on ne peut pas les faire défiler plus vite…
Si l’on ajoute à cela des défauts techniques évidents, comme une rigidité gênante dans les contrôles et des animations peu engageantes, l’expérience devient rapidement frustrante. Les interactions avec les objets, les passages accroupis, tout semble demander plus d’efforts que nécessaire. Et quand un jeu d’évasion donne envie de fuir, il y a un problème.
Avec une vingtaine de niveaux, Shipwreck Escape aurait pu proposer une aventure immersive et stressante à souhait. Mais son gameplay rigide et ses problèmes d’exécution finissent par couler l’intérêt du joueur. Certes, l’idée de départ est intéressante, mais l’ensemble manque de fluidité et de dynamisme. Dommage, car les premières minutes laissaient espérer une expérience bien plus engageante.