Smoothcade, c’est ce petit jeu d’arcade moderne qui essaie de mélanger la nostalgie des années 80 avec une touche de plateforme et des ennemis transformés en nuages. Avec une histoire aussi déjantée qu’improbable (retrouver un Blender d’Or ? Sérieusement ?), on enchaîne une centaine de niveaux colorés dans une quête qui ressemble plus à une excuse qu’à une vraie aventure. Ajoutez à ça un gameplay coopératif jusqu’à quatre joueurs, et vous obtenez une recette qui promet du fun… sur le papier.
Visuellement, Smoothcade donne cette impression qu’il sort tout droit d’un site de jeux Flash des années 2000. Les décors sont simplistes, les ennemis fruités sont mignons sans être mémorables, et les personnages semblent inspirés de Happy Tree Friends, mais sans le gore hilarant. C’est propre, certes, mais vraiment quelconque, avec zéro touche artistique marquante.
Le gameplay tourne autour des fameux « Cloudies », ces projectiles qui transforment les ennemis en nuages. Une fois l’ennemi-nuage en place, il faut le percuter pour l’éliminer. Oui, c’est aussi bizarre que ça en a l’air. Ce concept, un peu pataud, se combine à une maniabilité raide qui donne souvent l’impression de lutter contre le jeu plutôt qu’avec lui. Il y a bien un semblant de mécanique avec le karma (Cloudies Mercy ou Mayhem), mais ça ne change pas vraiment le plaisir de jeu.
La promesse d’un jeu jouable à quatre aurait pu sauver l’expérience. Malheureusement, c’est surtout un bazar monumental dès qu’on s’y met à plusieurs. Entre les Cloudies qui volent dans tous les sens et les niveaux qui deviennent illisibles à cause de la surcharge visuelle, on finit par se demander si jouer en solo ne serait pas moins frustrant… mais pas forcément plus amusant.
L’ambiance sonore est, disons, fonctionnelle. La musique passe encore (sans marquer les esprits), mais les bruitages sont particulièrement agaçants, comme un mixeur qui tourne dans le vide. Vu le contexte, c’est presque ironique.
Smoothcade propose une variété de modes : mode histoire avec ses 100 niveaux, mode infini, mode battle, speed run, et même un mode libre pour rejouer les niveaux. Si cette diversité est bienvenue, elle ne parvient pas à masquer la répétitivité du gameplay. Les objectifs se ressemblent trop et les petites variations de règles n’apportent pas assez de fraîcheur pour renouveler l’intérêt.
Smoothcade est un jeu qui ne marquera ni l’histoire des jeux d’arcade, ni votre mémoire. On joue, on se dit « mouais », et dès qu’on arrête, on oublie ce qu’on vient de faire. Même à plusieurs, le chaos n’arrive pas à compenser l’absence de fun réel. Bref, c’est un jeu aussi mémorable qu’un smoothie sans saveur : ça passe, mais on n’en redemande pas. Bof, bof.