Test de Spiral – Un titre parlant de l’oublie

Il existe des opus parlants de sujets sensibles. C’est parfaitement le cas pour cette œuvre parlant d’une perte de mémoire bien trop prenante. Dès les premières minutes de Spiral, une émotion particulière s’installe. En effet, ce titre vous invite à explorer les souvenirs de Bernard, un homme dont l’esprit s’efface peu à peu, laissant place au chaos de la dégénérescence cognitive. Ainsi, chaque étape de sa vie sera une fenêtre ouverte sur des moments qu’il oublie inexorablement. Cette tension entre la beauté des souvenirs et leur dissolution est le cœur de l’expérience.

Une porte, c’est comme un souvenir qui se ferme

Spiral ne se contente pas de raconter une histoire : il vous fait vivre l’expérience de l’oubli. Au fil des chapitres, les souvenirs de Bernard deviennent de plus en plus confus. Les noms, les lieux, et même les visages autrefois familiers se brouillent, se fragmentent, et disparaissent. Le gameplay traduit cette dégradation : des environnements vibrants et structurés au début laissent peu à peu place à des paysages disjoints, où il devient difficile de naviguer, tant physiquement qu’émotionnellement. Vous ressentez directement la lutte intérieure de Bernard, une immersion renforcée par des mécaniques subtiles et des mini-jeux intégrés dans ses souvenirs.

Le manque de décors autour des souvenirs est bien intégré

Chaque souvenir est présenté avec soin, des moments de complicité avec sa famille aux rituels quotidiens devenus inaccessibles. Ces fragments de vie sont magnifiquement rendus grâce à un design visuel qui marie couleurs vives et textures oniriques. Cependant, cette splendeur contraste fortement avec des mécaniques parfois capricieuses : des bugs, des interactions imprécises et des ralentissements peuvent rompre l’immersion et frustrer par moments.

Bernard est touchant et émouvant

Là où Spiral excelle, c’est dans sa capacité à toucher le joueur. Le lien émotionnel avec Bernard est si bien tissé que ses pertes deviennent les vôtres. La dernière partie du jeu, véritable apothéose narrative, offre une conclusion poignante qui rassemble chaque pièce du puzzle, répondant à la question lancinante : que reste-t-il, lorsque tout s’efface ?

L’univers avec des couleurs ternes a un charme incroyable

Cependant, Spiral n’est pas exempt de défauts. Les problèmes techniques, bien qu’occasionnels, nuisent à une expérience qui aurait pu être impeccable. Malgré ces imperfections, il reste un témoignage sincère et bouleversant sur la mémoire, l’identité, et la fragilité de ce qui nous définit.