Cinq ans après la sortie du premier opus, Spirit of the North 2 s’annonce comme une suite ambitieuse, promettant un monde plus vaste, une aventure plus riche et une touche de magie nordique renforcée. Développé par Infuse Studio, le titre reprend la formule qui avait charmé les amateurs de jeux contemplatifs. Mais à force de trop vouloir marcher dans ses propres traces, ce deuxième volet ne parvient pas totalement à s’émanciper du passé.

Dès les premières minutes, Spirit of the North 2 séduit par son atmosphère. Le joueur incarne à nouveau un renard solitaire, désormais accompagné d’un mystérieux corbeau, dans une quête spirituelle visant à restaurer l’équilibre d’un monde corrompu par un sombre chaman nommé Grimnir. L’Unreal Engine 5 donne vie à des environnements nordiques saisissants : forêts brumeuses, ruines envahies par la mousse, cimes enneigées… chaque lieu invite à l’exploration silencieuse.
La direction artistique reste incontestablement l’un des atouts majeurs du jeu. L’absence de dialogues, remplacés par une narration purement visuelle et sonore, renforce cette immersion sensorielle. On avance, on contemple, on écoute. Et parfois, on s’émerveille.
Sur le papier, cette suite veut corriger les limites de son aîné : nouvelles mécaniques, pouvoir de personnalisation du renard, introduction de puzzles plus complexes, et même des séquences de combats symboliques contre des gardiens corrompus. Mais dans les faits, Spirit of the North 2 reste prisonnier d’une certaine rigidité.
Les animations sont parfois figées, les déplacements manquent de fluidité, et les interactions avec le décor souffrent encore d’un manque de précision. L’ergonomie de l’exploration a peu évolué depuis le premier jeu, ce qui rend la progression plus fastidieuse qu’elle ne devrait l’être, surtout lorsque les énigmes exigent d’enchaîner plusieurs actions précises.
Le plus grand défaut de Spirit of the North 2 réside sans doute dans sa timidité. Là où une suite devrait oser, se réinventer ou approfondir l’univers, le jeu semble simplement vouloir prolonger l’expérience de 2019 sans la remettre en question. Même ambiance, même rythme lent, mêmes mécaniques de base. La présence du corbeau, pourtant prometteuse, n’apporte finalement que peu d’interactions concrètes, et les quelques nouveautés, comme les runes ou les combats énigmatiques, ne changent pas radicalement la boucle de gameplay.
Résultat : on a parfois l’impression de rejouer au premier jeu, en un peu plus grand, un peu plus beau… mais pas nécessairement plus marquant.
Spirit of the North 2 reste un jeu sincère, plein de poésie et de bonnes intentions. Il séduira sans peine les amateurs d’exploration contemplative et ceux qui cherchent une parenthèse onirique loin de l’agitation des blockbusters. Mais en restant trop fidèle à sa formule d’origine et en négligeant certains aspects techniques et ludiques, il peine à convaincre comme une véritable suite ambitieuse.