Dans le futur cyberpunk de Sprawl, le terme « hardcore » prend toute sa dimension. Ce jeu de tir à la première personne rétro vous plonge dans une mégapole grunge où le parkour et les headshots sont votre pain quotidien. Enfilant le costume de Seven, une super-soldat déchue qui dézingue des mercenaires corporatifs à coup de balles et de sabre laser, vous allez courir, sauter, et shooter jusqu’à plus soif. Bref, si vous aimez le rythme effréné, les explosions cérébrales et les courses sur les murs, vous êtes au bon endroit. Par contre, préparez-vous à transpirer, car la route vers la rédemption n’est pas des plus faciles !
Tout commence avec un parkour qui ferait pâlir Mirror’s Edge. Vous allez enchaîner les sauts acrobatiques, grimper les murs, et peut-être même faire quelques flips pour impressionner vos ennemis (si vous avez le temps, bien sûr). Chaque niveau est un terrain de jeu vertical où la fluidité du mouvement est essentielle. Ajoutez à cela un bullet-time qui vous permet de viser les points faibles des ennemis et de les effacer un par un, et vous avez une recette qui explose. Bien sûr, on ne dit pas non à un petit sabre pour les combats rapprochés, histoire de trancher quelques têtes avec style, surtout si vous êtes du genre à vous la jouer « double mitraillettes » pour un maximum de fun. C’est du pur action arcade, rapide, direct et efficace… mais pas sans ses challenges.
C’est clair, Sprawl n’est pas là pour vous offrir une expérience zen. La difficulté peut vite devenir un mur à franchir, et si vous commencez à vous arracher les cheveux, sachez qu’il est toujours possible de bidouiller les réglages dans les options pour rendre votre parcours moins accablant. Vous pouvez réduire les dégâts, ou carrément passer en mode invincible. Un petit cheat-code pour se concentrer sur la partie la plus amusante : le parkour. Parce qu’il faut bien avouer que, parfois, les ennemis ont tendance à être un peu trop nombreux, et la caméra n’aide pas toujours à voir clair dans ce maelstrom de balles.
Côté visuel, on est loin de la clarté et du polish de Ghostrunner. On parle ici d’un style plus pixelisé (et moins fin) qui a du charme, mais qui peut aussi déstabiliser si vous êtes habitué à des graphismes ultra-net. La direction artistique s’inspire du cyberpunk classique, et bien que l’univers soit réussi dans l’ensemble, il manque peut-être un peu d’originalité pour vraiment marquer les esprits. Quant aux personnages, ils ne brillent pas par leur charisme, et l’ensemble du charadesign se fait assez discret.
La bande-son est plutôt nerveuse, comme il se doit pour un jeu aussi dynamique. Les morceaux changent en fonction de l’action : vous avez de l’électro industrielle pour les moments de shoot, et de l’ambient un peu plus calme pour le parkour. Le hic ? La répétitivité. Certains morceaux reviennent trop souvent, et même si l’intensité est là, il manque cette touche de variété pour vraiment garder l’adrénaline au max sur la durée. C’est comme une playlist qu’on laisse en boucle… au bout d’un moment, elle perd un peu de son effet.
Le jeu se boucle assez vite, avec une durée de vie qui tourne autour des 6 à 7 heures. C’est suffisant pour le genre, mais si vous êtes du genre à rechercher du contenu à n’en plus finir, vous risquez de finir par tourner en rond dans cette mégapole. Mais ne vous inquiétez pas, les moments de chaos pur sont bien assez nombreux pour vous faire oublier ce léger manque de profondeur. C’est le genre de jeu où l’on revient pour le plaisir du défouloir, sans chercher à en faire une aventure épique.
En résumé, Sprawl est une sorte de sous-Ghostrunner bien plus bourrin. Si vous êtes en quête de sensations fortes et d’une action effrénée, vous allez être servis. Ce n’est pas un titre révolutionnaire, et il ne marquera probablement pas les annales du jeu vidéo, mais il a suffisamment de punch pour vous défouler. Un petit défouloir à la hauteur des attentes, mais rien de plus. À jouer pour vider votre stress, pas pour changer la face du monde.