Star Wars Out Splinter Cell Mirage laws va là ! Là !
Quand la licence Star Wars délaisse Electronic Arts, on ne peut être que curieux. Star Wars est, depuis peu adepte du libertinage, et avant de s’accoquiner avec Quantic Dream, il passe par la case Ubisoft pour un jeu AAAA dont seul Yves Guillemot a le secret.
Le postulat de départ est assez déroutant. Prenez Star Wars et videz-le de toute sa substance “grand public” pour en faire un jeu. Ici, point de Jedi, de Sith, de Force, d’éléments d’action qui t’en fout plein les mirettes. Que reste-t-il à Star Wars me direz-vous ? L’humain, au sens large. Les relations entre les différentes races, les différentes factions de la galaxie, l’Empire, les enjeux politiques… le monde de l’ombre, du machiavélisme, de l’espionnage et parfois sortir son blaster pour mettre la zizanie dans tout ça.
Vous incarnez Kay Vess, jeune pariât de la société qui vole afin de subsister dans l’univers. Elle est accompagnée de Nix, un animal domestique tout mignon qui fera craquer Redge, passer Paname pour le Cerbère de la porte des enfers et vendre des peluches et des figurines POP par palette entière. Ce dernier, lui servira de couteau suisse de l’infiltration… distraire les gardes, ouvrir des portes, voler les passants. Cela me donne presque envie d’en adopter un pour aller me chercher des trucs dans le frigo, me faire des massages ou répondre aux messages de Riggs.
À la suite d’une mission ratée, notre duo se retrouve pourchassés, à devoir s’exiler non sans avoir réussi à voler un vaisseau spatial contenant bien évidemment une moto volante. Atterrissant tant bien que mal sur une planète, elle va faire connaissance de Waka waka hé hé qui lui mettre le pied à l’étrier sur cette planète Toshara, réparer et customiser son vaisseau. Tout ca pour pas un rond. Prends en de la graine Ramsès de chez Feu Vert, la patte de l’expert mon postérieur. Il est aussi expert que certains influenceurs qui font des vidéos “tous les jours” sur YouTube.
Fondu au noir, générique et Star Wars Outlaws… Vous venez de passer l’introduction. Fin du test, de toute façon l’embargo est passé, vous y avez tous joué via l’Ubisoft+ ou vous l’avez acheté comme des bonnes vaches à lait de l’univers Disney et de Star WarsPorn. Mais non, Jingo, on attendait religieusement ton avis éclairé afin de ne pas dépenser inutilement nos maigres deniers gagnés à la sueur de notre front et des coups de fouet du grand patronât ! Je n’y crois pas une minute, mais pour les 2-3 du fond, je vais approfondir.
Depuis des années les gamers réclament le retour de la licence Splinter Cell, voilà peut-être avec ce Star Wars Outlaws ce que donnerait un Sam Fisher version 2024 par les créateurs de The Division sous la houlette de Ubisoft. Je passerai volontairement sur la polémique de pré-sortie du jeu sur le caractère Woke de l’héroïne et de la soi-disant politisation du développement parce que personnellement, je ne l’ai pas ressenti et que je juge le produit fini, pas les polémiques.
Le jeu se situe entre l’épisode V et VI. On peut se poser la question du choix de direction de Massive quand on nous place dans la peau d’un Han Solo au féminin tant le film éponyme à bider du point de vue critique et commerciale.
Le jeu est beau sans vous enthousiasmer non plus. Il y a à certains moments des actions de contemplation, vous vous asseyez sur un banc et un petit mouvement de caméra et vous contemplez votre environnement. Là, c’est vraiment bluffant, je comprends ce qu’avait ressenti notre rédac chef pendant le test de Avatar. Mais tout le reste du temps, c'est passe-partout en respectant l’univers de Star Wars.
Le gameplay, alors là, on est dans la foire à la saucisse. Du magnifique et du minable. Comme je vous l'ai signalé précédemment, le cœur du gameplay est l’infiltration. Soit, mais tout est daté, tartiné jusqu’à l’overdose de couches Ubi. Se cacher dans les hautes herbes, comme de bien entendue sont là aux endroits stratégiques, les gardes qui vous repèrent et qui après 2 minutes cachés dans les herbes ou en contournant un rocher vous oublient. Des trésors à la Far Cry à trouver ainsi que du ciblage d’ennemis toujours à la Far Cry. Comme le jeu se présente sous la forme d’une aventure à la 3eme personne, quelques fois, on a des rappels de Uncharted avec la même peinture jaune dégueulasse qui nous font penser que le level design n’a pas évolué depuis l’ère PS3/360. À d’autres occasions, le level design est tellement foireux qu’on se demande par où il faut passer et vous cherchez pendant 30 minutes parce qu’à chaque fois vous vous faites repérer comme une merde. C’est l’anti Top Chef : entre modernité et tradition afin de sublimer le produit. Là, le produit est cramé de tous les côtés.
En revanche, l’immersion dans le monde est totale… je m’explique. Tout a été pensé pour interagir avec vous : les passants, les conversations que vous surprenez çà et là qui étofferont ou développeront vos missions, les jeux d’argent truqués auxquels vous glanerez des infos, les tables de pseudo poker.... Tout joue et s’imbrique avec vous, et avec les relations que vous pouvez avoir avec les différents cartels : de l’aube au Hutt en passant par l’Empire et les Pykes. Et c’est en cela que le titre d’Ubi nous sidère et c’est cela que le jeu a franchi un cap, une véritable expérience “organique” comme dirait certains. Pour peu que vous aimiez l’infiltration et l’univers Star Wars, vous serez aux anges et ferez fit des défauts.
Il y a toujours quelque chose à faire, à explorer, à personnaliser, à récupérer pour le bonheur ou l'affliction de certains, le syndrome Ubi. La maniabilité ne pose aucun problème, mais j’ai noté quelque chose de surprenant : Je n'ai jamais autant utilisé les boutons LS et RS (L3 R3 ou les pressions sur les sticks) que dans ce jeu. C'est un peu déstabilisant pour le quarantenaire bedonnant que je suis.
La musique, vous mettra dans l’ambiance de Star Wars même si elle a été faite par Wilbert Roget II, elle respecte les codes de John Williams en y apportant sa touche personnelle pas désagréable.
Alors la question qui vous brule les lèvres est : EST-CE LE JEU DE LA RENTREE ? La réponse est clairement non sauf pour les aficionados de Star Wars, d’infiltration et de Ubisoft, sinon il est clair qu’il ne rentrera pas au Panthéon du jeu vidéo. Pourtant, tant de choses vous procureront un plaisir indéniable et vous pousseront à continuer l’aventure, mais des défauts et notamment d’IA vous feront pester et vous dire qu'il était à ça de toucher les étoiles et d’en faire un bon et grand jeu. Comme je le disais en titre malheureusement un jeu que l’on aime détester et auxquels on revient pour ce qui semble être du masochisme.