Test de Stilt Fella – Un OVNI sur des échasses

Vous aimez les jeux basés sur la physique ? Vous adorez souffrir ? Alors Stilt Fella est probablement fait pour vous… ou pas. Ce petit jeu indépendant vous met aux commandes d’un brave personnage perché sur des échasses. Votre mission ? Traverser des parcours semés d’embûches. Sur le papier, c’est simple. En jeu, c’est l’enfer.

Comme ça, on se dit, ça va être simple (non).

Le principe est limpide : avancer sans s’effondrer. Vous contrôlez les échasses avec les deux sticks, et les gâchettes permettent de les soulever. Ça paraît intuitif, mais détrompez-vous : réussir à faire deux pas relève déjà de l’exploit olympique. La physique est impitoyable et la moindre erreur vous envoie valdinguer au sol. Autant dire que si vous n’avez pas une patience à toute épreuve, Stilt Fella pourrait vite devenir votre pire cauchemar.

Ah les crocos, ah les crocos, ah les crocodiles !

Dès le premier niveau, on comprend que le jeu ne rigole pas. J’ai personnellement mis plus de 10 minutes à traverser un pauvre bout de terrain long de 5 mètres sans obstacle. Et ça, c’est avant même d’affronter des escaliers ou des trous béants. Le tuto est réduit à sa plus simple expression : débrouillez-vous avec vos deux sticks et vos larmes. Pour un jeu aussi exigeant, un peu plus d’accompagnement aurait été le bienvenu.

Après, cela part en sucette

Graphiquement, on est loin d’une claque visuelle. Les décors sont basiques, souvent vides, mais ils gagnent en variété au fil des niveaux. Ce qui sauve l’ensemble, c’est l’aspect loufoque : marcher sur le dos de crocodiles, escalader des épaves ou traverser des seaux renversés, c’est n’importe quoi, mais dans le bon sens du terme. Le jeu propose aussi une personnalisation de votre personnage, totalement inutile mais amusante.

Tu as le look coco.

La bande-son est correct, sans plus. La musique tourne vite en boucle, et les bruitages ne marquent pas particulièrement. Cela dit, on pourrait presque remercier cette discrétion : vu le nombre de fois où vous tomberez, vos propres râles de désespoir suffiront à rythmer la partie.

Avec 10 mondes comprenant chacun plusieurs niveaux, il y a de quoi s’occuper une quinzaine d’heures, à condition de ne pas abandonner après les premiers obstacles. Un mode multijoueur ajoute un peu de piment : chacun joue à tour de rôle, avec un nombre de tentatives limité. L’occasion idéale de transformer vos soirées entre amis en un concours de cris frustrés.

Je ne fais que passer.

Stilt Fella est un jeu inclassable, une expérience où l’apprentissage passe par un die and retry infernal. Vous allez soit détester dès les premiers pas, soit devenir accro à la satisfaction de dompter ses échasses. Personnellement, j’ai craqué au bout de quelques niveaux, trop exaspéré par sa difficulté brutale. Mais si vous aimez les défis absurdes, il y a de quoi s’amuser. Un OVNI à la frontière entre le génie et le sadisme, du coup, je ne me mouille pas et je lui met pile la moyenne.