Dans un monde au bord de la famine, seule une maîtresse pâtissière peut sauver l’humanité en transformant des monstres en nourriture. Voilà le postulat sucré de Sugarbound, un jeu de plateforme 2D qui nous envoie sauter sur des beignets et escalader des gâteaux. L’univers semble alléchant sur le papier, mais en réalité, ce titre laisse un goût amer, et pas celui du chocolat noir, si vous voyez ce que je veux dire.

Dès les premiers instants, le style graphique donne le ton : c’est du pixel-art cheap, sans âme ni cohérence. On croise des décors censés représenter des pâtisseries, mais qui ressemblent davantage à des formes floues jetées sur un fond marron. Quant aux ennemis – burgers et cornets de glace vivants –, ils sont animés avec la grâce d’un GIF buggé. C’est un véritable retour aux années 80, mais pas pour les bonnes raisons.
Côté bande-son, le calvaire continue. Une seule et unique musique tourne en boucle pendant les 25 niveaux du jeu. Oui, 25 niveaux avec la même mélodie insipide qui devient vite aussi insupportable qu’une alarme de réveil bloquée sur répétition. Et ne comptez pas sur les décors pour renouveler l’expérience, puisque tout le jeu se déroule dans le même univers visuel sans aucune variation.
Le level design ? Oubliez. Les niveaux sont courts, vides et totalement dénués d’imagination. Le seul défi proposé consiste à sauter au-dessus de trous en utilisant des pastèques comme plateforme. Ça pourrait être rigolo, sauf que les hitbox sont une catastrophe. On ne sait jamais si on va atterrir sur un ennemi ou se faire toucher sans raison apparente. À ce stade, autant lancer une pièce pour savoir si on survit ou non.
Et puis il y a le gameplay, ou plutôt l’absence de gameplay satisfaisant. Le personnage principal, Chloé Fondant, répond aux commandes avec une lourdeur incompréhensible. Son inertie donne l’impression qu’elle porte un sac de farine sur le dos en permanence. Chaque saut est une lutte contre les lois de la physique, ce qui rend l’ensemble du jeu frustrant et imprécis.
Ajoutez à cela des bugs graphiques absurdes : des éléments du décor qui clignotent sans raison, et même une situation où je suis tombé dans le vide… pour finalement continuer à marcher sous l’écran, comme si Sugarbound lui-même avait abandonné l’idée de respecter ses propres règles.
En résumé, ce jeu est un ratage total. C’est moche, c’est mal fichu, ça n’a aucun intérêt ludique et ça se termine en 20 minutes, à condition d’avoir la patience de s’infliger ça jusqu’au bout. Bref, un (très très) mauvais jeu, point barre.