Test de System Shock – Shock to the System

Sorti initialement en 1994 sur PC, System Shock avait révolutionné le jeu vidéo grâce à son ambiance, son univers et sa façon de raconter une histoire complexe au travers d’audiologs. Issu de l’imagination de Warren Spector, le papa de Epic Mickey, Ultima Underworld ou encore Deux Ex, le jeu s’inscrit dans une problématique de l’époque : l’essor de l’informatique, des hackers… Le jeu sort 3 ans après un film comme Terminator 2 et 2 ans après un film comme le Cobaye pour vous situer le contexte. Aujourd’hui en 2024, L’IA est devenue omniprésente dans nos vies, de ChatGPT à CoPilot, le jeu 30 ans après, scénaristiquement, n’a pas pris une ride. 

Comme dirait Luke : La Sentinelle qui trouve réponse à mes questions

 

SHODAN le slip

Mais ce scenario qu’en est-il ? En 2072, vous êtes un hacker informatique et vous tentez de pénétrer le système du consortium TriOptimum. Pas de chance, vous vous faites toper la main dans le sac. Un peu comme un utilisateur d’eMule, voulant télécharger son Matrix et qui se retrouve, au mieux, avec une version olé olé de son film tant désiré, au pire avec une lettre de Hadopi. Ici Hadopi a pour nom Edward Diego (De La Vega ?!?) qui vous propose le marché suivant : il vous débarque sur la station spatiale Sentinel afin que vous le débarrassiez de l’IA SHODAN qui asservi les membres de la station. Aidé pour cela d’implants cybernétiques, vous allez devoir reprendre le contrôle et découvrir les facettes cachées de SHODAN et de TriOptimum. Le marché évidemment n’en est pas vraiment un et vous vous réveillez au milieu du cauchemar. 

Avoir un bon mitigeur, c’est important

 

Sleep Now In The Fire

Au réveil, vous êtes mis au diapason par Rebecca Lansig qui sera votre fil rouge. Vous évoluez dans un jeu à la première personne où la première arme, votre tuyau d’acier, sera votre meilleur ami. Vous serez assaillit de mutants, de robots… vous devrez détruire les caméras de surveillance car SHODAN sera comme Sauron, elle aura toujours un œil sur vous. Comme dirait mon rédac chef, mon Dieu vivant, Franck Riggs : ce n’est pas moche ! Mais ce n’est pas beau non plus. Juste le minimum syndical pour pas être ridicule en 2024. Vous arpenterez des couloirs, des salles d’expériences, pour évoluer dans la station et mettre fin au joug de SHODAN. 

T’as pas l’air bien, Monsieur

 

Game Over

Ne vous attendez pas à un déluge d’actions, malgré la vue FPS, ce n’est pas Doom… Ce qu’on vient chercher chez System Shock, c’est son ambiance ! Le côté Immersive Sim à la Arkane avant l’heure. Le côté Puzzle rappelle les fameux puzzles de tuyaux à fluides de BioShock. Car oui, sans System Shock, point de Bioshock ou de titres de Arkane ! On ressent clairement l’influence de ce titre par exemple sur Ken Levine, le papa de Bioshock et c’est en cela que le titre mérite en 2024 d’être redécouvert. 

Legrand panneau électrique

 

Pause Pipi

 

Jouable en 1994 avec le combo clavier/souris, le passage à la manette est plutôt bien fait. Même si l’ergonomie est incomparable, le travail de Nightdive Studios est à souligner. Dommage qu’ils n’ont pas repensé le système d’inventaire qui est à l’heure actuelle une purge sans nom. Cela rappelle l’horreur des menus Bethesda ou la gestion d’inventaire d’un Resident Evil 1ere génération où chaque objet prend un certain nombre de cases dans votre inventaire et gérer son manque de case est toujours un problème dans notre progression. N’est-ce pas Théo, notre candide, à qui il manque une case et pour lui aussi, c’est un problème dans sa progression ! 

L’accessibilité

Si vous cherchez de l’action, passez votre chemin… Si vous cherchez un jeu avec une ambiance, qui a marqué d’une empreinte indélébile son époque, vous y trouverez surement votre compte malgré un prix de base un peu élevé. Un jeu de son époque qui, avec ses passages en “réalité virtuelle”, vous rappellera encore une fois le film Le Cobaye ou le grand REZ de Mizoguchi sans l’aspect rythme. 

Prouve, que tu existes

Quand on parle de remake ou remaster, plutôt que de sortir des objets lunaires n’ayant pour but que de faire de l’argent facile, on peut saluer le travail de Nightdive Studios de remettre en lumière ce genre de titre, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui dévoile un pan vidéoludique méconnu de la jeune génération. 

REZ