Test de Tinkertown – Entre pixel art à l’ancienne et frustration moderne

Tinkertown, un doux nom qui évoque des aventures dans un monde fantaisiste et des constructions dignes de nos rêves les plus fous. Une sorte de cocktail entre Minecraft et Zelda: A Link to the Past… mais avec une cuillère en bois à la place du shaker. Sur le papier, le jeu promet exploration, crafting, combats, et même un mode multijoueur pour partager ces moments. En réalité ? Une expérience aussi bancale qu’une cabane mal clouée.

Du pixel riche mais un peu brouillon

Tinkertown vous largue dans un monde procédural rempli de forêts, de déserts et de toundras glacées. Ça donne envie, non ? Sauf qu’on vous laisse seul, sans aucune explication digne de ce nom. Le tutoriel ? Inexistant ou tellement discret qu’il joue à cache-cache avec vous. Résultat : on passe les premières heures à errer, un peu comme un personnage des Sims en panne d’énergie, à se demander pourquoi on n’arrive même pas à fabriquer une foutue pelle. Si la frustration était une ressource, Tinkertown serait une mine d’or.

Quand je dis que c’est fouillis

Le pixel art, ça peut être magnifique. Mais ici, on est dans du « pixel qui pique ». Les décors sont souvent confus, et il faut plisser les yeux pour distinguer les ressources ou les objets. Quelques effets de lumière, comme les feux de camp qui scintillent dans la nuit, sauvent un peu les meubles. Mais globalement, ça manque de clarté et d’identité. Zelda 3 peut dormir tranquille, Tinkertown n’arrive pas à ses pixels.

Pour cent patates, tu n’as plus rien

Soyons honnêtes : le contenu est là. Entre les ressources à récolter, les monstres à occire, et les donjons à explorer, il y a de quoi faire. Mais tout avance à la vitesse d’une tortue asthmatique. La progression est lente, et la découverte de nouveaux crafts est pénible tant le système manque d’intuitivité. Sans une bonne dose de patience (ou une FAQ ouverte à côté), il y a fort à parier que beaucoup de joueurs décrocheront bien avant d’avoir vu tout ce que le jeu a à offrir.

La bande-son est là, discrète, mais sans éclat. Elle ne dérange pas, mais elle ne marque pas non plus. Après quelques heures, les boucles musicales deviennent répétitives. Les bruitages, quant à eux, oscillent entre le passable et le désagréable : le bruit des sélections et du crafting donne envie de baisser le volume, voire de jouer en silence.

Un décor foutraque

Si le solo permet de jouer à son rythme et d’explorer tranquillement, le multijoueur est censé ajouter une dose de fun en partageant ses constructions et aventures. Cependant, l’absence de vraie direction dans le gameplay et les mécaniques maladroites empêchent de réellement profiter de cet aspect coopératif. On finit souvent par se disperser, chacun bricolant dans son coin sans grande synergie.

C’est tout de même frustrant, car Tinkertown avait tout pour devenir un jeu sandbox agréable et addictif, mais ses maladresses en font une expérience frustrante et peu engageante. Entre son tutoriel aux abonnés absents, ses graphismes fouillis, et sa progression d’une lenteur infernale, il est difficile d’accrocher sur le long terme, même avec des amis pour rendre le tout moins pénible.

En résumé, Tinkertown est un jeu intéressant sur le papier, mais qui, une fois en main, manque de polish et d’accessibilité. Bilan : Bof/20. Si vous avez du temps à tuer et une patience d’ange, pourquoi pas. Sinon, passez votre chemin : il y a de bien meilleures pépites pixelisées qui attendent.