Le retour en grâce des tortues, ces dernières années, ne saurait me faire plus plaisir ! Entre le film Mutant Mayhem alias Teenage Years en français qui apportait un vent de fraicheur à la franchise insufflée par l’humoriste-acteur Seth Rogen, la nouvelle série TV de Nickelodeon suivant le film et les rééditions des comics et de la suite de The Last Ronin chez Hi Comics… c’est une véritable boulimie de tortues, la tortue mania est de retour ! Cela permet au père que je suis de mettre mes enfants dans le droit chemin de la tortue dépendance. Parce que, quand on montre le film 1990, cela les laisse de marbre. Les enfants n’ont pas de goût ! C’est connu ! Alors la version animation plus actuelle, façon Spiderman : The New Generation, leur parle plus. C’est donc avec une envie certaine que cette suite vidéoludique me chatouille le nunchaku.
Après l’excellent TMNT de Dotemu et le passable Wrath of the Mutants, c’est Outright Games qui s’y colle, responsable par exemple des jeux Pat’ Patrouille ou du dernier Barbie… La licence sera ,de ce fait, traitée avec tout le respect qui lui est dû et avec un certain savoir-faire.
Dès qu’on lance le jeu, on voit que la patte graphique du film a été conservée, ce qui plaira à nos chérubins. Le jeu est intégralement en français, mais Gérard Darmon qui prêtait sa voix à Maitre Splinter devait demander un cachet trop important et ce n’est pas un mal. Et là, Ô surprise, on quitte le sempiternel beat’em all à défilement latéral ou action plateforme auquel les tortues, nous avaient habitué pour un aventure action proche d’un God of War avant le reboot de 2018 ! Ce qui implique que le jeu à 4 joueurs passe à la trappe pour une aventure solo ou en coop à 2 joueurs.
Mais non de Zeus, mon bon Jingo, je ne suis pas un initié à la plateforme de Sony… Qu’est-ce qu’un God of War ? Ok, ok mon petit schtroumpf grognon, tout le monde ne peut pas être coutumier de ce style… Viens dans mes bras, mon petit pony, Papa va t’expliquer ! C’est un beat’em all 3D avec une caméra en hauteur fixe où tu progresses avec des petits passages en plateforme, des collectibles à récupérer, le plus souvent dans les angles morts de la caméra et où tu tombes sur des arènes ou là de nombreux ennemis vont t’attaquer. Une palette variée de coups permettra d’enchainer les combos et ceux-ci pourront être étoffés par un système d’upgrade afin de rendre leurs fesses encore plus rouges et d’avoir une bonne note à l’issue de ce passage. T’inquiète ! Ça a l’air compliqué comme ça, car tonton Jingo essaie de se la péter façon expert du JV mais c’est très simple.
Le jeu a aussi une notion de Date Simulator. Un calendrier, façon Persona qui s’explique scénaristiquement, mais comme je ne veux pas vous spoiler… Il ne faut pas oublier que nos 4 tortues sont des adolescents donc rythmés par l’établissement d’un tissu social et ses interactions… Donc, vous êtes sur la carte de New York qui dispose de plusieurs spots. Chacun de ses spots permettent soit d’effectuer une mission principale, une mission annexe, des interactions avec les personnages qui vous permettront d’augmenter votre arbre de compétences ou des mini jeux. Pas de quoi s’ennuyer.
Les missions sont sympas et nous font endosser notre tortue préférée afin de botter le cul de tous les méchants dans un déluge de combos. Vous vous prendrez au jeu et essaierait d’obtenir le rang S, Graal Ultime de tout bon joueur. Les mini jeux sont parfois réussis comme l’entrainement de mettre Splinter où il faudra battre des vagues d’ennemis dans des conditions particulières ou d’autres particulièrement casse b… euh, casse carapace comme scanner avec un smartphone les environnements pour trouver des “mutants fantômes” façon Professeur Layton. Je comprends que sur Switch avec l’interaction tactile cela peut provoquer du plaisir, sauf que sur Xbox, c’est particulièrement chiant.
La musique s’avère extrêmement passe partout. On est bien loin des musiques entrainantes de Turtles in Time ou de celui de Dotemu et encore moins de celles de Trent Reznor de Nine Inch Nails.
Tortues Ninja : Les Mutants se Déchaînent est un jeu plaisant qui vous fera retrouver l’ambiance de la nouvelle optique des chevaliers d’écailles avec plein de références à la pop culture et de l’humour. Ce n’est pas un grand jeu, ni un grand jeu des tortues, simplement un bon petit jeu rafraichissant comme a pu l’être le film. Le parti pris de laisser de côté le beat’em all classique 2D pour l’action plateforme est audacieux et mérite d’être souligné. Outright Games, même s’il y a eu le faux pas Barbie, nous montre une fois de plus sa bonne gestion des licences et sa maîtrise de programmation en offrant à nos enfants des jeux simples qui leur permettent de retrouver leur héros. Bien souvent, jeux à licence signifiaient jeux bâclés, sans grand intérêt et Outright Games nous montre qu’avec des licences, on peut divertir nos enfants avec une certaine qualité.
