Sur le papier, Wild Rumble sent bon la baston de crampons dans des arènes piégées, avec une touche de progression à la Slay the Spire et une ambiance à mi-chemin entre Rocket League et Mutant League Football. On y incarne une escouade de trois joueurs qui tentent, match après match, de marquer des buts et d’écraser le Roi du Football, dans un univers où les stades sont plus dangereux que les adversaires. Chaque victoire permet de choisir des cartes pour améliorer ses compétences, tandis que chaque défaite vous renvoie à la case départ. En théorie, un joyeux mélange de chaos sportif et de stratégie… sauf que manette en main, c’est plutôt la faute technique.
Premier carton rouge : le gameplay. Si le concept avait du souffle, l’exécution ressemble à un vieux ballon dégonflé. Les personnages sont aussi maniables qu’un frigo sur la glace, avec une lourdeur et une inertie qui rendent chaque déplacement laborieux. Les passes et les tirs manquent cruellement de précision, et le système de but, qui oblige à fusiller le gardien jusqu’à ce qu’il explose pour pouvoir marquer, est plus frustrant qu’exaltant. On sent l’envie de créer un rythme tactique, mais à l’arrivée, on se retrouve à bourriner sans finesse, dans un joyeux bazar illisible.
Côté progression, rien de neuf sous le soleil pixelisé : on gagne un match, on pioche une amélioration passive ou active, et on continue jusqu’à se faire éliminer. Puis, retour à la case départ. Un système typique de roguelike, mais sans surprise ni tension réelle. Il manque un sentiment de montée en puissance ou de construction d’équipe satisfaisante, les cartes semblent balancées au hasard, et leur impact en jeu n’est pas toujours évident.
L’esthétique du jeu n’aide pas non plus à y voir clair. Entre les explosions, les effets visuels parasites et les sprites qui s’emmêlent dans une arène trop petite, on perd vite le fil de l’action. Et la direction artistique, pourtant sympathique de loin, devient illisible de près. Mention spéciale aux dialogues entre les matchs : longs, peu drôles, et surtout bourrés de fautes dans la traduction française. De quoi transformer chaque texte en une épreuve de relecture improvisée.
La bande-son, quant à elle, fait le service minimum : une musique oubliable, des bruitages plats, et aucune ambiance sonore marquante pour accompagner les matches. Quand un jeu de sport ne vous fait même pas taper du pied ou serrer les dents sur un tir décisif, c’est qu’il y a un problème de tempo.
Il reste bien un mode multijoueur local jusqu’à 3 joueurs, censé raviver la flamme des soirées canapé à base de chambrage amical. Mais là encore, ça manque de punch, de lisibilité et de fun immédiat. Si vous avez Nintendo World Cup sous la main, relancez-le. Sérieusement, c’est plus rigolo et cela bastonne autant.
En conclusion, Wild Rumble est un jeu au potentiel indéniable sur le papier, mais manette en main, cela pshitttt. Clairement, ce n’est pas palpitant à jouer, le fun étant vite parti voir ailleurs si j’y étais. Dommage…