Test de Yooka-Replaylee – Un plaisir pour les fans en manque de Banjo-Kazooie

Quand on pense « jeu de plateforme 3D », on a forcément en tête les échos joyeux de Banjo-Kazooie et consorts, ces jeux où ramasser des objets brillants était une fin en soi. En 2017, Yooka-Laylee avait voulu ressusciter cet esprit avec plus ou moins de succès : un bon fond, mais un goût de brouillon, la faute à une caméra qui faisait des claquettes et un gameplay parfois un peu raide. Sept ans plus tard, Playtonic revient à la charge avec Yooka-Replaylee, une version remastérisée et enrichie du même jeu, mais cette fois, bien polie, bien cadrée et surtout, bien plus agréable à jouer.

Un jeu qui sent bon la bonne époque N64

Dès le départ, on sent que l’équipe s’est appliquée à corriger les erreurs de jeunesse. Une nouvelle cinématique d’intro et un petit niveau tutoriel viennent enfin poser le contexte — parce qu’à l’époque, on était catapulté dans le jeu à l’arrache. L’histoire, sans être bouleversante, se tient mieux et donne un peu plus de corps à nos deux compères.

Les bruits lors des dialogues sont énervants

Côté gameplay, pas de révolution majeure : on retrouve le même mélange d’exploration, de sauts millimétrés et de collecte frénétique de babioles en tout genre. Si vous avez poncé l’original, pas de grosse surprise ici : les mondes, les mécaniques et le rythme général sont globalement les mêmes, même si quelques ajustements viennent agrémenter l’ensemble. Mais la vraie star du remake, c’est la technique.

A la flotte !

Visuellement, c’est le jour et la nuit. Les textures sont plus fines, les couleurs éclatent à l’écran, la fluidité est exemplaire, et le tout donne une vraie impression de fraîcheur. Yooka-Replaylee réussit à rendre hommage à l’esthétique “Rare” sans tomber dans la copie carbone. C’est coloré, vivant, et ça fait plaisir aux yeux. Même les animations ont été revues, donnant un vrai coup de jeune au duo le plus improbable du jeu vidéo.

Des moments originaux

Et parlons de la caméra, ce démon des enfers dans le jeu d’origine. Elle est enfin domptée ! Plus stable, mieux placée, un peu plus éloignée par défaut, elle permet de mieux apprécier les environnements et d’éviter les crises de nerfs dans les passages serrés. Bon, il arrive encore qu’elle se colle un peu trop à un mur comme un moustique sur une lampe, mais dans l’ensemble, c’est un grand pas en avant.

La bande-son, quant à elle, garde ce charme old-school orchestré par les légendaires Grant Kirkhope et David Wise. C’est entraînant, coloré, et parfaitement dans le ton du jeu. Mention spéciale aux réorchestrations, sublimes. En revanche, les “voix” des personnages, faites de sons bizarres et répétitifs, sont toujours aussi agaçantes. On dirait un concours d’onomatopées qui a trop duré. Dommage.

Donkey ???

Côté contenu, comptez une douzaine d’heures pour tout boucler, un peu plus si vous visez la collection complète. La nouvelle monnaie à collecter et la carte du monde (oui, enfin !) facilitent la progression sans jamais la rendre trop assistée. Et les “tonifiants” à équiper permettent de personnaliser un peu son approche du gameplay, une idée bien pensée pour varier les plaisirs.

Au final, Yooka-Replaylee est un remake bien vu de Yooka-Laylee. Là où le premier sentait le prototype plein de bonne volonté, cette version respire la maturité. C’est plus joli, plus fluide, plus agréable à jouer, et surtout moins frustrant grâce à une caméra enfin civilisée. Si vous aimez les jeux de plateforme 3D à la Rare façon Banjo-Kazooie, vous serez servi !