A Plague Tale: Requiem Amicia et Hugo sont de retour dans une œuvre mémorable!
Cocorico !! Ou plutôt Coco-rat-co ! Si un produit culturel devait mettre en avant le fameux Made in France, cela pourrait être ce jeu. A Plague Tale: Requiem est la suite du déjà très bon A Plague Tale: Innocence sorti en 2019, que Goma avait beaucoup apprécié à sa sortie (lien du test). Trois ans plus tard, Asobo Studio remet le couvert sur nos consoles Xbox Series X|S. Oui, oubliez la Xbox One, ce nouvel opus est pensé pour la nouvelle génération et honnêtement, cela se ressent, mais j'y reviendrai plus tard. Est-ce que A Plague Tale: Requiem est une suite décevante d'un jeu qui n'en avait pas besoin, ou au contraire, un titre qui fait encore mieux sur tous les points ? Spoiler : j'ai adoré ce jeu !
A Plague Tale: Requiem se déroule environ 6 mois après Innocence. On retrouve Amicia et Hugo qui se rendent avec leur mère et leur pote Lucas dans une ville du sud du Royaume de France dans le but de demander de l'aide à un maitre alchimiste de l'Ordre mystique. Tout va rapidement partir en sucette après une introduction plutôt calme (mais courte). La Macula est de retour, et Hugo a de nouveau des crises. Les rats sont encore plus nombreux et impitoyables qu'avant, et il faudra faire preuve de malice et de réflexion pour réussir à sortir vivant des péripéties qui nous seront proposées. En effet, à peu près tout le monde a envie de tuer Hugo et Amicia : il y a d'ailleurs des passages très durs sur le plan émotionnel, le joueur sera rarement épargné jusqu'au final. Le travail d'écriture est très bon, c'est vraiment bien narré, et on prend un vrai plaisir à suivre cette aventure intense et dramatique.
Ce qui est fort, c'est que cette qualité d'écriture est mise en lumière par une réalisation de très haute volée. A Plague Tale: Requiem est peut-être un des plus beaux jeux de la Xbox Series X. Les graphismes sont superbes mais c'est surtout la direction artistique qui est exceptionnelle. Les décors sont réalistes avec un aspect carte postal par moment, grâce à des effets de lumière qui rendent les lieux magnifiques. Et cette beauté bascule souvent dans l'horreur avec des moments violents, des lieux qui sentent la mort à des kilomètres. Bref, on a envie d'explorer mais on a surtout envie de survivre. La furtivité est le maitre mot de A Plague Tale: Requiem, c'était d'ailleurs déjà le cas dans le premier épisode. On se cachera souvent dans les hautes herbes ou sous des meubles, afin d'attendre le bon moment pour avancer en tout sécurité. En cas de danger, Amicia pourra utiliser sa fronde, ou même une arbalète mortelle, mais il faudra être économe niveau munitions !
Heureusement, l'IA du titre nous permet de jouer sans frustration. On ressent la tension des scènes où on doit éviter de se faire choper, mais cela reste jouable dans le sens où il nous reste toujours une fenêtre de tir pour nous cacher à nouveau si jamais on a attiré l'attention d'un garde. Parfois, on sera obligé de jouer avec l'environnement, en lançant des pots par exemple pour attirer l'attention... mais il faudra surtout faire attention aux rats. Le nombre de rats a explosé entre Innocence et Requiem. C'est impressionnant lorsque un groupe de rats débarque à l'écran. Heureusement, ces bestioles restent sensibles à la lumière et surtout au feu. Il faudra être malin pour utiliser des braseros allumés ou des bâtons enflammés afin de pouvoir avancer sans encombre. On pourra aussi utiliser les rats pour piéger les ennemis, et là, c'est un vrai plaisir sadique qui prend le dessus.
Le gameplay est vraiment réussi. Sous ces aspects de TPS, on a un jeu d'exploration, d'infiltration, d'action et de réflexion parfaitement jouable. Amicia est un personnage féminin qui éclabousse l'écran de sa force et de sa beauté. Le lien qu'elle a avec Hugo est intense et contrairement à beaucoup de jeux qui mêlent le gameplay d'un personnage avec un jeune enfant, et bien il n'y a rien de frustrant ou d'énervant. Cela peut paraitre bizarre quand Lucas, qui nous suit partout dans une mission, n'alerte pas les gardes quand il nous suit, mais d'un côté, c'est un bon choix. J'ai déjà connu des jeux où on loupait un moment d'infiltration à cause d'un PNJ géré par l'IA de manière débile. Là, j'ai juste à me concentrer sur mon personnage, ma fuite, ma survie, et le petit copain qui me suit, et bien il fait sa vie mais il ne me plombe pas l'ambiance en mode "mais bordel, qu'il est con ce Lucas !!!". On sent que Asobo Studio a fait des choix sur ces moments de gameplay entre réalisme et confort de jeu, et tout au long de l'histoire, à mes yeux, ils ont pris les bonnes décisions. On reste concentré sur cette histoire forte et sur des moments de gameplay éprouvants sans être emmerdé par des choses secondaires qui pourraient nous faire sortir de l'ambiance et de l'action.
Il est impossible de ne pas parler de la bande sonore de A Plague Tale: Requiem. Elle est exceptionnelle ! Les bruitages sont très bons, les doublages en français sont de qualité professionnelle avec des acteurs qui jouent super biens. Et la musique de Olivier Deriviere est une master class ! Il y a des moments épiques qui sont parfaitement mis en scène par sa musique. Même quand on ne joue pas, on a envie de se replonger dans la BO. Enfin, un mot sur la durée de vie. A Plague Tale: Requiem est plus riche, plus grand et plus long que son prédécesseur. Il faudra compter une petite vingtaine d'heures de jeu pour arriver à la fin. Et, je peux vous dire que vous ne verrez pas le temps passer lorsque vous allez traverser la grosse quinzaine de chapitres qui vous attendent.
A Plague Tale: Requiem est une pépite. Un excellent titre qui propose une narration d'excellente facture, une beauté à tomber et une bande son exceptionnelle. Bref, un des meilleurs jeux de cette génération de consoles, peut-être même le meilleur d'ailleurs. Et en plus, il est disponible day one dans le Xbox Game Pass. Au moins, pour le coup, ce ne sont pas des rats !