Assassin's Creed Libération HD L'aventure de la saga Assassin's Creed jusqu'alors uniquement jouable sur Playstation Vita débarque sur les consoles de salon en version HD. C'est l'occasion de faire connaissance avec Aveline De Grandpré et de l'accompagner dans son enquête sur la disparition d'esclaves.
Souvenez-vous, vous étiez déguisé en zorro armé d'un pénétrator ou en infirmière sexy équipée d'un fouet clouté, c'était le 31 octobre 2012, le jour de la sortie d'Assassin's Creed Libération. La sortie a été relativement discrète à l'époque car le jeu était jouable uniquement sur PS Vita, pourtant il mérite clairement qu'on s'y attarde, quelque soit la version d'ailleurs. Quand Ubisoft nous propose une version estampillée HD sur Xbox 360, on oublie les fonctions tactiles et on ne se fait pas prier pour aller y jeter un œil curieux voire même y consacrer une petite vingtaine d'heures de notre temps.
L'histoire prend place à la Nouvelle Orléans dans la peau de la petite Aveline, fille d'un riche marchand français et d'une mère esclave qu'elle accompagne au marché. Cette phase de tutoriel aura surtout pour but de nous présenter un peu la psychologie de notre héroïne et de mieux comprendre pourquoi cette jeune métisse se sent autant concernée par le destin des esclaves dans sa ville. C'est adulte et en tenue d'assassin qu'on la retrouvera pour l'accompagner dans son enquête sur des disparitions inquiétantes d'esclaves. Le scénario aura vite fait de planter le décor et de vous captiver tout en vous impliquant dans cette noble cause.
Libération HD reste un Assassin's Creed, les mécaniques de gameplay de base propres à la série sont présentes, l'interface graphique, légèrement revue à la manière d'AC3 pour l'occasion, ne perturbera pas d'un pouce les habitués qui retrouveront leurs marques en un clin d’œil. Course libre, vision d'aigle, tas de foin, assassinat vicieux dans une ruelle sombre, fouiller les poches d'une lady en robe du dimanche pour lui piquer les quelques pièces qu'elle réservait à la quête de la messe, tout y est. Aveline est une femme forte, elle se promène avec une machette cachée on ne sait où et un fouet qui lui servira dans les phases de plates-formes et à attirer les ennemis à elle lors des combats pas si rapprochés que ça. Les combats sont dynamiques et plaisants mais à la longue deviennent un peu redondants, ce n'est pas un défaut du jeu en particulier mais plutôt de la série à mon humble avis.
Le véritable ajout à cet opus est le vestiaire qui permet à Aveline de changer de tenue. Elles sont au nombre de trois et chacune offre des possibilités de gameplay différentes. Toute pompette en tenue de dame, Aveline pourra soudoyer les gardes ou les séduire et les attirer loin de l'entrée qu'ils gardaient. Elle sera cependant bien moins efficace au combat et ne pourra pas sauter partout sur les toits et marchera à la vitesse d'un escargot. Contrairement à la tenue d'assassin qui est bien évidemment la plus efficace au combat et qui permet à notre héroïne de profiter pleinement de son agilité, elle se fera par contre remarquer bien plus vite dans la rue. Enfin, en tenue d'esclave, elle pourra se fondre dans le décors en portant des caisses ou en rejoignant des ouvriers, si les ennuis arrivent, elle aura toujours la possibilité de démarrer une émeute pour faire diversion.
La notoriété d'Aveline est propre à chacune de ses tenues, elle aura la possibilité d'arracher les avis de recherche placardés sur les murs de la ville pour la faire baisser, de soudoyer des notables ou encore de liquider tout simplement les témoins gênants.
Ces différentes tenues, qui sont une très bonne idée de gameplay selon moi et qui permettent de varier un peu les plaisirs d'un Assassin's Creed à l'autre, imposent malheureusement parfois un certain dirigisme dans la progression du jeu. On se doute qu'on n'ira pas séduire une cible en tenue d'assassin, mais pour éviter toute tentative inutile, le jeu nous impose parfois une tenue jusqu'à atteindre un objectif. Les missions sont cependant plus recherchées et plus adaptées à telle ou telle tenue, permettant ainsi une scénarisation un peu plus poussée que d'habitude.
L'ambiance sonore est en dessous de ce que l'on peut attendre d'un Assassin's Creed. La faute certainement à la version originale qui ne pouvait pas embarquer 50 sons à jouer en même temps pour créer une réelle ambiance sonore digne de la franchise. Ne vous méprenez pas, les dialogues sont toujours d'excellente qualité, bien qu'on sente les acteurs moins impliqués que dans Black Flag par exemple et les musiques sont comme toujours, parfaitement dans le thème. C'est bien des sons d'ambiance dont je parle, les passants dans la nouvelle Orléans, les bruits de foules, qui eux sont de moindre qualité et nettement moins immersifs qu'à l'accoutumée.
Qui dit version HD dit forcément une attente sur l'aspect graphique, n'ayant pas joué à la version Vita, j'aurais du mal à comparer. J'ajouterai même que la Xbox One a elle aussi tendance à corrompre un peu mon jugement. Revenir sur 360 et jouer à un jeu Vita version reliftée c'est hard et ça pique les yeux. Mais dans ces cas là, c'est clairement la patte artistique et le level design qui sauvent la mise. Alors qu'Ubisoft remercie chaudement son équipe de graphistes et de level designers car c'est moche de près, mais tellement beau de loin.
Le mode multijoueur a été retiré, ce qui peut surprendre. M'étant renseigné un minimum dessus, il semblait totalement dispensable et les développeurs ont sans aucun doute préféré se concentrer sur la mise à niveau de l'histoire principale. Si vous voulez mon avis, on s'en passe très bien.
Assassin's Creed : Libération HD est une très bonne pioche, surtout lorsqu'on prend en compte le fait que c'est un jeu Xbox Live Arcade et qu'il coûte 20€. Certaines daubes qu'on ose nous vendre au prix fort méritent bien moins que vous leur consacriez du temps. Les aventures d'Aveline De Grandpré innovent un peu, on ne va pas s'en plaindre et en plus le scénario constitue à lui seul un intérêt conséquent.