Aliens : Colonial Marines Faire un jeu à partir d'une licence culte, c'est toujours super casse gueule. C'est à la fois une excellente façon d'utiliser le capital sympathie des fans pour vendre quelques millions d'exemplaires, et un énorme appel à être paresseux pour le studio qui s'empare du développement. En l’occurrence, Aliens : Colonial Marines est un gros raté. Le genre qui fait plouf et ne remonte jamais à la surface.
Aliens Colonial Marines c'est avant tout l'histoire d'un gros flop. Pas aussi gros que Duke Nukem Forever et son vaporware qui dura plusieurs années bien sûr, mais le Marine mérite quand même ses galons.
Je pourrais vous parler de la genèse du jeu, pourquoi ça a été un grand n'importe quoi, avec des rebondissements, de l'émotion, de gros sous, des pré-versions E3 boostées aux amphets, une version finale bien moins efficace. Mais Halte Là ! Je préfère ne pas m'étendre sur des on-dits, surtout que ça ne change pas ce qui est important pour nous, les joueurs. Le jeu est une sombre (oui, très sombre, faut veiller à bien régler son gamma), vraiment très sombre bouse, comme on dit dans nos campagnes.
En vérité, je vous le dis, on est loin du ratage définitif, il existe bien pire dans les sorties jeux vidéo des six derniers mois. Seulement, pour une licence aussi grosse, aussi culte, c'est un ratage énorme.
Si j'annonce construire un château de sable, qui va finalement prendre l'eau, on me pardonnera. Mais si je m'engage à construire la Tour Eiffel, je ne pourrais pas faire dans l'amateurisme.
Si on ne doit retenir qu'une chose, c'est que la différence entre un bon jeu vidéo et un mauvais jeu vidéo est, pendant la phase de projet, très ténue. Au fil des développements, on avait plutôt vu de beaux visuels, de belles séquences ingame. Mais une fois qu'il faut mettre toutes les briques ensemble, passer à un développement de grande échelle qui fonctionne correctement sur une console standard, ça fait bien plus mal.
Le pire étant que plus le temps passe, plus le choix technologique est remis en cause. Aliens qui sortirait en 2005 serait une grosse claque dans la gueule des joueurs.
Huit ans plus tard, on pleure dès la séquence d'introduction, dès les premières images, dès le premier Alien sorti du placard.
Allez, je vous explique, les types qui ont commis ce jeu ont décidé que ce serait formidable de faire un FPS dans le monde d'Aliens. En fait, c'est une motivation que l'on retrouve dans d'autres jeux, notamment avec un spin-off qui fait rencontrer des Prédators aux Aliens. Mais quelle idée bougrement mauvaise ! Aliens, premier du nom, c'est quand même un film angoissant où le pire est de ne jamais voir la menace. Et une fois qu'on la rencontre, on flippe tellement elle est laide, tellement elle dégage une énergie morbide, fascinante et un relent sado-masochiste. Giger n'est pas Ginger !
Quoiqu'il en soit, se dire que finalement ce serait formidable de rencontrer non pas un, ni deux, ni trois, ni dix, mais plutôt 800 millions d'Aliens ; ce n'est pas une bonne idée. Certes, on a connu des Aliens en film où l'on voyait des xénomorphes par lourdes poignées. Mais souvenez-vous, ceux là étaient mauvais. Ou plutôt, heureusement, il n'y avait pas que des scènes de combat.
Dans Aliens Colonial Marines, on se retrouve bloqué sur un vaisseau infesté par des Aliens. Miam. Et devinez quoi ? Ils sont nombreux, ils nous veulent du mal, on est armé, on va se défendre, on va les tuer.
Avec une thématique telle que celle retenue, il fallait réussir à créer une ambiance. Et PLOUF ! Ça tombe réellement à l'eau. Il y a trop d'adversaires, trop souvent, tout est trop scripté, rien, ou presque, ne fait sursauter. On n'a qu'une envie : quitter tout ça et retourner sur à peu près n'importe quel autre jeu.
N'importe quel FPS un peu récent est meilleur. Sans compter que le gameplay, sans être ridicule, est tout de même un peu juste. Franchement, devoir ramasser les armes et les munitions en pointant et en appuyant sur un bouton.... pour un jeu qui se veut nerveux, c'est pas franchement le summum. Je me souviens que dans Doom premier du nom, et même dans Wolfenstein 3D, on se contentait de survoler les munitions pour les engranger... C'est dire comme l'idée de révolutionner le FPS a du titiller les développeurs.
Alors, oui, il y a un mode coopératif, qui parait-il prolonge l'expérience de jeu. Mais vous le savez, fidèles de la première heure, je ne fais pas de online. Pas de multijoueurs. Je n'en ai rien à secouer de pouvoir titiller ma manette simultanément avec trois autres zigs. Je préfère même éviter.
Et puis, quand on voit le niveau du solo, qui donne juste envie d'abandonner les jeux vidéo, on ne peut décemment pas persévérer.
Et pour répondre à mes contradicteurs qui me diront que les fans aimeront le jeu. Je citerais un célèbre philosophe : "Si tu commences à mettre plusieurs notes selon les catégories de joueurs, tu finis toujours par dire : 10/10 pour les fans, 0/10 pour les autres. Et ce n'est que du bon sens".
Franchement, sincèrement, honnêtement. Il y a tellement d'autres choses à découvrir, et si peu d'argent en ces temps de crise. Utilisez mieux votre porte-monnaie. Ne vous attardez pas. Même si vous aimez les Aliens.