Alterity Experience Un titre où on va finir par voir flou !
Alterity Experience est un titre qui est intéressant... Sur le papier. Mais, malheureusement, cela arrive souvent qu'un concept accrocheur accouche d'une petite souris et surtout d'un mauvais jeu. Pourtant, le début commençait bien.
Avec Alterity Experience, nous sommes dans un jeu d'aventure à huis clos jouable en vue subjective. L'action se déroule dans le comté de Lucy, au nord de la Californie, une région connue pour ses phénomènes inexpliqués. Mais, récemment, de nombreux agriculteurs locaux ont trouvé leurs fermes couvertes d'une mystérieuse substance violette. Notre personnage, Anton, va être confronté à ce problème : vous constatez que vos cultures sont effectivement devenues violettes. Dans ce titre, votre réactivité et une application domotique (Somfy?) sont les seules armes dont vous disposez.
Malheureusement, le soufflé retombe très vite. L'introduction du jeu, où tout d'un coup, une sorte de drone essaye de rentrer dans la maison par la fenêtre, nous met dans l'ambiance. On court pour fermer la fenêtre et les volets. Ou alors, on reste assis et on fait tout via notre smartphone. Et puis, au bout de quelques tentatives d'intrusion, le jeu se transforme en Fort Boyard : il faut trouver des clés ou des codes. Oui, Anton est bordélique : la clef du sous-sol est sous un coussin du canapé, la clef de la chambre de sa fille dans le garage, ou le code du coffre-fort dans le linge sale qui attend dans la buanderie. Je vous promets, le jeu devient chiant comme la mort lorsqu'on passe notre temps à parcourir la maison à cliquer partout pour essayer de trouver une petite clé sur un meuble.
Une fois qu'on a fait ça, que toutes les portes sont ouvertes, que le courant a été remis et qu'on se croit tranquille, on trouve un objet chelou extraterrestre puis une dernière tentative d'invasion et enfin, un final torché du cul. Voilà, Alterity Experience est fini, on a l'impression d'avoir perdu notre temps avec une histoire sans fond ni forme, et surtout j'ai vérifié à la fin que mon trousseau de clefs est bien complet en allant me coucher. Techniquement, Alterity Experience est pauvre de chez pauvre. C'est moche, c'est flou et surtout il y a un effet de grain extrêmement prononcé. Un effet de style pour qu'on croit que c'est beau de loin mais loin d'être beau. Non, c'est moche de loin et moche de près. On peut limiter le grain dans les options, cela donne l'impression de rejouer avec nos lunettes mais cela reste vilain. Pire, des objets ont tendance à poper dans le décor : un cadre sur un mur, un objet sur une table. Et pourtant, la distance d'affichage ne dépasse une pièce de maison soit quelques mètres...
Bref, Alterity Experience n'a pas grand chose pour nous tenir éveillé. Le doublage de notre personnage est barbant, les bruitages sont pauvres et la musique est discrète. Le gameplay est mou du genou, avec des moments de fouille d'une tristesse folle. Pire, lorsqu'on utilise l'application Somfy (enfin un truc équivalent) la précision du curseur laisse à désirer pour cliquer sur un volet à fermer... J'ai passé mon temps à ouvrir des tiroirs qui ne proposent rien si ce n'est de voir des textures de slip ou de bouquin.
Bref, Alterity Experience est un titre à éviter, même lorsqu'on est un amateur de walking simulator ou d'invasion alien ! Bon, après, si vous êtes un peu maso... Je dis ça, je dis rien.