BROK the InvestiGator Mélanger Point and Click et Beat them Up en voilà une idée intéressante... Cowcat, le studio, a-t-il eu raison ou a-t-il eu Gator ?
Issu d’une campagne participative Kickstarter, le français Fabrice Breton décide de mélanger le point & click qui a bercé notre enfance et le beat them all pour créer, selon ses dires, le punch and click. Tout un programme !
Hormis le postulat de base, on ne peut qu’être surpris agréablement quant à la patte graphique et l’univers cyberpunk choisi. Cowcat est audacieux et aime surprendre. Même si la hype de “Return to Monkey Island” et des remakes HD de “Day of the Tentacle”, “Full Throttle” et autres “Grim Fandango” soit un peu retombée, on ne peut que, quand on parle de point and click, penser à ses chefs d’œuvres et toute la production de Lucas Art de la fin des années 80 (et début des années 90).
L'histoire commence donc dans le futur, avec des animaux anthropomorphes (animaux ayant des attitudes humaines) où Brok un ancien boxeur, assiste impuissant à la mort de sa femme dans un incendie. Une ellipse temporelle plus tard, on retrouve Brok, devenu détective qui s’occupe seul de son fils, un teenager. Il va donc être amener à enquêter sur différentes affaires qui le mèneront à des révélations sur le monde qui l’entoure.
Au gré du jeu, nous ne serons pas amenés qu’à contrôler Brok. Nous contrôlerons aussi son fils avec d’autres enjeux, d ‘autres préoccupations qui permettent de varier notre perception du monde et des relations entre les personnages. Vous pouvez switcher à tout moment de chapitre par un bouton dédié et décider d'avancer dans la quête de Brok ou celle de Graff, son fils.
Le jeu est en français avec des voix anglaises mais le tout est très bien doublé. On sent le soin apporté au jeu, le souci de bien faire. Pour le gameplay, nous sommes en face d’un point and click des plus classique : récolte d’objets et association/combinaison, vous ne serez nullement dépaysé. Les énigmes n’ont pas la complexité ou le coté WTF de son ancêtre de Lucas Art : Monkey Island et vous trouverez facilement la logique du jeu. Si vous êtes malheureusement coincés, au sein des différents tableaux vous trouverez des “pubs” qui vous permettront de disposer d’une aide plus que précieuse.
Une fois les enquêtes menées à leur terme, vous serez dans un mode de jeu, où les indices récoltés vous permettrons de solutionner et mettre à jour les évènements qui se sont déroulés. Une fois de plus un gameplay qui permet de varier les situations.
Mais passons au côté "Punch" du Punch and Click. Vous pourrez choisir, pour la résolution de certains problèmes, de faire marcher vos cellules grises ou d'y aller à la “bourrin”. Soit c‘est vous qui le déciderez en appuyant sur Y, soit c'est le jeu qui vous l'imposera. On passe alors en mode beat them up mais assez sommaire.
On ne sent pas l’impact des coups, les ennemis sont souvent du même acabit, on ne ressent à aucun moment une certaine puissance de Brok malgré que ce mode permette de “booster” les aptitudes de santé et puissance de notre héros. On est bien loin d’un Final Fight ou d’un Streets of Rage ! Bien sûr, cela enrichit le gameplay mais on aurait aimé, un peu plus de “patate” ou plus de boss charismatiques peut-être ! L'idée est louable mais l’exécution, selon moi, est à approfondir.
Ces différents choix de gameplay et la multiple façon de résoudre les interrogations de l’histoire, vous offrent une multitude d’embranchement et de fins possibles. Ce qui en terme de rejouabilité et de end game est un atout non négligeable. Il vous sera présenté en fin de partie un récap, à la manière d’un jeu Quantic Dream ou Supermassive Games, afin que vous puissiez voir les choix que vous avez fait et les choix que vous avez, par conséquent, mis de côté.
Brok est un bon jeu, plein d’idées, pas toujours bien réalisées mais qui a le mérite d’ouvrir un pan du point and click jusque-là inexploré. Comptez une dizaine d’heures pour le finir, et vous en sortirez heureux que la scène indépendante, une fois de plus, donne un coup de pied dans la fourmilière des codes du jeu traditionnel et heureux d’avoir suivi une belle relation père/fils remplie de non-dit et d’affection. Je ne peux qu’encourager Fabrice et le studio Cowcat à aller dans ce sens et de continuer avec encore plus de talent à briser les règles immuables des styles de jeu sur lequel, il aura décidé de se pencher.
