Dans un shaker : une pincée de Gouls & Ghosts, une rivière de Castlevania et une goutte de Megadrive.
La genèse de Demon of Asterborg est assez singulière. Il est issu d’une campagne Kickstarter afin de faire un plateformer teintée de Castlevania et de Gouls & Ghosts sur Megadrive. Oui, oui, vous avez bien lu au XXIème siècle, sortir un jeu sur la 16bits de SEGA tenait de la gageure, mais les français de Neofid Studios ont réussi ce pari ! Et le voici qui débarque sur nos consoles actuelles.
Acclamé par la critique de bobos fans de jeu indépendant dinant au café de Flore et de youtubeurs surfant sur la vague des jeux indés, que vaut-il ?
Tout d’abord, un point sur l’histoire. Vous incarnez Gareth qui part pourfendre l’immonde Zadimus qui fait couler le sang dans le monde de Asteborg. Au fil de l’aventure, vous affronterez moult démons de plus en plus perfides. Ils vous permettront d’améliorer les compétences de Gareth, car les boss sont aussi coriaces qu’un Paname, le chien de notre collègue Théo, qui s’accroche à votre jambe.
Oui, le jeu est agréable et si, à l’époque bénie des 16bits, nous avions eu ce jeu, nous aurions probablement été ravis. Mais 2024 a rebattu les cartes. Malgré de bonnes idées de gameplay, d’interaction avec le décor, comme le fait d’enflammer des flèches d’ennemis afin d’embraser des lianes ou interrupteurs, votre Jingo national n’a été que moyennement contenté.
Je lève mon chapeau, enfin ma casquette, sur le travail des développeurs, mais j'avoue que le jeu est âpre, rugueux, difficile comme son modèle Ghouls & Ghosts. Malgré les différents niveaux de difficulté, la différence entre le niveau normal et le niveau facile est que dans l’un, vous disposez de seulement 3 vies pour finir le niveau et dans l’autre, vous disposez de vies illimitées, c’est tout. Je n’ai pas remarqué que les ennemis étaient plus simples à battre, juste une histoire de nombre de vies de votre personnage.
De plus, les niveaux ont souvent la même structure. Si les environnements sont hétéroclites, le gameplay est identique. Vous déambulez dans le niveau, les différents tableaux. Vous rencontrez un PNJ qui vous donne une quête et pendant cette quête, vous trouvez un pouvoir qui sera la seule façon de battre le boss. Redondant ! Ne vous attendez pas non plus à multiplier les pouvoirs, à la fin du niveau, votre pouvoir disparaît et vous repartez dans un nouveau niveau cul nu afin d’y subir la même progression.
Bien sûr, le modernisme est là, comme le goût, à la fin de chaque niveau, une sauvegarde automatique vous évitera de refaire le début de l’aventure. La présence de nombreuses langues, même le portugais pour notre ami Shinzay est disponible, montre le soin de Neofid Studios à faire connaître son œuvre au plus grand nombre avec de surcroît un prix raisonnable.
Un jeu qui oscille entre le chaud et le froid, qui plaira aux nostalgiques, aux bobos et autres évangélistes du jeu indé mais qui laissera les joueurs actuels, je pense sur le pavé. Peut-être que sa suite Astebros arrivera à concilier les deux univers. Il est d’ailleurs fort dommage qu'elle ne soit pas incluse dans un pack.