Forza Motorsport Un peu d’histoire : Forza Motorsport Xbox était en 2005 la réponse de Microsoft à Sony et sa fameuse série de jeux de course Gran Turismo. Au fil des ans, Forza Motorsport s’est imposé comme une référence jusqu’à réussir à faire de l’ombre aux GT de Polyphony Digital. Cependant, Turn10 le studio derrière les jeux Forza Motorsport s’est fait discret depuis la sortie du septième opus en 2017 sur Xbox One et Xbox One X. Nous avons malgré tout eu d’excellents Forza Horizon exécutés avec brio par Playground Games mais ses jeux en monde ouvert avec une conduite très arcade ne sont pas forcément aux goûts des pilotes de la série Forza Motorsport.
Forza Motorsport 8 ? Non, appelez-le juste Forza Motorsport !
Six ans après Forza Motorport 7, Turn10 a décidé de relancer sa série. Le renouveau est d’autant plus complet que le nouveau Forza Motorsport n’est pas compatible avec les consoles Xbox One. Nous avons donc essayé Forza Motorsport sur Xbox Series X et Xbox Series S. Sachez que le jeu est disponible Day One avec l’abonnement Xbox Game Pass et qu’il est également disponible sur PC. Forza Motorsport est jouable en multijoueur online et permet aux joueurs Xbox de se confronter aux joueurs PC. Néanmoins, le mode multijoueur local en écran partagé, n’est pas encore disponible au moment où sont écrites ces lignes. Pour les abonnés au Xbox Game Pass Ultimate, sachez que votre sauvegarde de Forza Motorsport vous suivra partout que ce soit sur console, le cloud ou le PC.
Au lancement Forza Motorsport dispose de 20 circuits :
- Circuit de Barcelona-Catalunya
- Circuit de Spa-Francorchamps
- Eaglerock Speedway
- Grand Oak Raceway
- Hakone Circuit
- Homestead-Miami Speedway
- Indianapolis Motor Speedway
- Kyalami Grand Prix Circuit
- Laguna Seca Raceway
- Le Mans - Circuit International de la Sarthe
- Lime Rock Park
- Maple Valley
- Mid-Ohio Sports Car Course
- Mugello Circuit
- Nürburgring GP
- Road America
- Silverstone Circuit
- Suzuka Circuit
- Virginia International Raceway
- Watkins Glen International Speedway
Cette liste peut paraître un peu légère mais elle est amenée à s’agrandir dans les mois qui viennent via des mises à jour du jeu. Turn10 semble vouloir prendre le tournant des jeux service et souhaite proposer de nouveaux contenus régulièrement, payants ou non.
Forza Motorsport met à disposition plus de 500 véhicules aux joueurs, comme pour les circuits, d’autres voitures arriveront avec des DLC payants et des Car Pass. Pour le moment, on ignore si de nouvelles voitures seront offertes.
Sans aller trop dans le détail de chaque circuit disponible, on note qu’ils sont tous très traditionnels et centrés sur le sport automobile professionnel. Pas de circuit urbain, on pense à Rio et autrefois New York, ni de circuits montagneux comme les Alpes Bernoises ou l’excellent Fujimi Kaido. On a donc un contenu très scolaire, bien moins varié que dans les précédents opus. Il en va de même pour les voitures. Même si elles sont nombreuses, le catalogue proposé joue la carte du sérieux. Il semblerait que les Forza Horizon aient aspiré tout ce qu’il pouvait rester de fun dans les Forza Motorsport. On part donc du principe que c’est la nouvelle orientation choisie pour ce reboot.
Forza Motorsport est sérieux, mais comment est sa conduite ?
Sa conduite est bonne ! Testé à la manette et au volant, Forza Motorsport propose une conduite accessible pour les novices mais sait devenir complexe si l’on désactive toutes les assistances. Le comportement des voitures est sain. La physique est crédible mais ne va pas chercher l’ultra réalisme non plus. Les chocs entre les voitures marquent les carrosseries mais on est loin du travail d’un Wreckfest par exemple. Vous me direz que dans un jeu du registre de Forza Motorsport on n’a pas besoin d’arracher des bouts de carrosseries et vous aurez en partie raison. Ce n’est pas absolument indispensable, mais quand on veut rendre son jeu plus sérieux il est parfois judicieux de le rendre plus réaliste. Cependant, la casse peut rendre la voiture inutilisable si on active cette option de difficulté.
À la manette, Forza Motorsport est très plaisant à jouer, il jouit d’une excellente prise en charge des vibrations de la manette Xbox Series en différenciant notamment les effets entre les deux gâchettes. Au volant, le constat est encore un peu mitigé. La conduite était perfectible sur Forza Motorsport 7, elle a évolué sur le nouveau Forza Motorsport mais il manque encore des retours d’information de la piste au travers des retours de force. Par exemple, le volant vibre rarement quand on passe sur un vibreur, c’est pourtant la base. Bien qu’il soit possible de paramétrer le volant en long en large et en travers dans les options, le constat reste toujours le même. A contrario les transferts de masse sont plutôt bien retranscrits.
Des réglages, parlons-en, Forza Motorsport bénéficie d’un soin particulier pour le rendre accessible à tous. En plus de toutes les assistances de l’ordre du réglage de la difficulté, Forza Motorsport propose beaucoup d’options pour les personnes en situation de handicap et ça c’est top ! Forza Motorsport propose six positions pour la caméra ce qui permet au plus grand nombre de piloter le plus confortablement possible.
D’un point de vue conduite le bilan est donc satisfaisant mais on déplore l’absence d’avertisseur comme le klaxon ou le contrôle des phares pour avertir les autres pilotes lors d’un dépassement un peu limite en multi, ou juste pour le fun…
Why so serious ?
On l’a vu, Forza Motorsport se veut sérieux sur le fond, mais il l’est également sur la forme. Les menus sont plutôt austères, la voix-off qui nous accompagne est presque monocorde. On ne s’attendait pas à l’excentricité d’un Forza Horizon, mais il paraît loin le temps du partenariat avec l’émission Top Gear. Au niveau du jeu en solo, les choix sont très classiques. Du jeu libre à la carrière, l’essentiel est là, mais Forza Motorsport ne prend pas de risque. Le mode carrière enchaîne des championnats selon les types de voitures. Avant chaque course, on a une phase d’essai où l’on a des objectifs à remplir avant de lancer la course. C’est malin, cela nous permet d’apprendre les circuits avant de se lancer dans le grand bain. Juste avant la course, on peut choisir notre place sur la grille de départ. Le jeu fait une estimation de la position finale prévisible en fonction des essais et le but est de parier sur notre performance. Plus on part loin des premiers, plus on peut gagner de l’argent en arrivant dans les trois premiers. C’est d’ailleurs assez amusant car on peut aborder le jeu de manières différentes. Soit on règle la difficulté globale du jeu pour que les IA et le comportement de la voiture soient difficiles et on ne pourra évidemment pas viser le podium en partant du fond alors on fait le choix d’une position permettant d’atteindre l’objectif. Soit on se la joue remontada arcade avec une difficulté raisonnable, on part du fond de la grille et on remonte un à un les 23 concurrents. La carrière assure de longues heures de jeu, mais l’intérêt manque un peu à la longue. Forza Motorsport peine à motiver le joueur jusqu'à la fin de la carrière. Les habitués des tours de manèges y trouveront certainement leur compte mais le grand public risque de ne pas apprécier autant ce Forza Motorsport que son concurrent direct alors qu’à une époque les deux jouaient dans la même cour. Pire, les puristes risquent de lui préférer Assetto Corsa Competizione qui va plus loin en termes de simulation. Forza Motorsport se retrouve le cul entre deux sièges baquets, dommage. On salue les efforts apportés sur les IA qui ne se contentent pas de suivre un rail. Les courses sont très disputées si on gère bien le niveau de difficulté. C’est ça qui est intéressant avec ce Forza Motorsport, à tout moment on peut ajuster plein de paramètres pour que le jeu reste compétitif et cohérent avec notre niveau. Le but étant bien sûr de progresser au fil des courses, alors on élève le niveau au fur et à mesure de notre parcours. On peut pousser le réalisme avec la gestion du carburant et de l’usure des pneus, en gros, Forza Motosport est façonnable à notre guise.
Nous évoluons, nos voitures aussi ! Forza Motorsport garde un petit côté Pimp My Ride avec la possibilité de repeindre les voitures comme bon nous semble mais il propose également d’acheter des pièces détachées afin de rendre les voitures plus compétitives. Les voitures sont toujours rangées en fonction de classes et de niveaux de performance afin de garder de la cohérence dans les courses des championnats.
En ce qui concerne la partie multijoueur, là aussi, Forza Motorsport joue la sécurité et reste très traditionnel eu égard à tout ce que l’on a évoqué jusqu’à présent. On note toutefois la possibilité de régler beaucoup de paramètres de course et que le jeu gère les clubs. De plus, la gestion des pneus et du carburant permettent de rajouter de la stratégie et du piquant aux courses, cela évite également de ne valoriser que le pilotage. Petit rappel, pour le moment Forza Motorsport ne peut pas se jouer à 2 en écran partagé, cette fonctionnalité devrait arriver plus tard via une mise à jour.
Forza Ray Tracing
On se souvient du reveal impressionnant de Forza Motorsport il y a déjà trois ans. Forza Motorsport est-il la tuerie graphique que l’on attendait ? Forza Motorsport fait-il transpirer les 12 Téraflops de la Xbox Series X ?
On fait le tour des différentes options d’affichage.
Pour la Xbox Series X nous avons 3 modes graphiques.
Pour commencer, il y a un mode performance 4K stable à 60 images par seconde et sans ray tracing, fin, fluide, mais pas flamboyant.
Il y a un mode performance 4K dynamique à 60 images par seconde avec ray tracing, c’est le bon compromis mais au prix d'une résolution 4K sacrifiée.
Enfin, nous avons un mode 4K stable à 30 images par seconde avec ray tracing idéal pour les amateurs de cinéma…
Pour la Xbox Series S, exit le ray tracing !
Il y a un mode performance en 60 images par seconde et un mode dit graphismes qui améliore les graphismes mais qui tourne en 30 images par seconde. Aucun commentaire sur la résolution de sortie, mais on sait déjà que la Series S ne sort pas en 4K.
Forza Motorsport est un jeu difficile à cerner graphiquement parlant. Par moment, on trouve sa gestion des effets de lumière éblouissante et à d’autres moments, on a les yeux qui piquent à cause de textures franchement pas à la hauteur. Le ray tracing apporte un plus, mais ce n’est pas non plus quelque chose de révolutionnaire. La Xbox Series S se défend tant bien que mal avec le mode graphismes, mais le mode performance massacre littéralement le jeu pour réussir à sortir 60 images par seconde. On observe aussi une différence de poids du jeu entre les deux consoles, la version Xbox Series X pèse un peu plus de 130Go soit une trentaine de Go supplémentaires à la version Series S. Cette différence s'explique par un pack de textures haute résolution uniquement disponible pour la Xbox Series X. Mais malgré ce pack HD, Il y a des petites choses qui fâchent comme le rendu un peu plastique des carrosseries et une modélisation des voitures qui, en course, n’est pas extraordinaire. C’est beau, mais pas époustouflant, on a souvent une impression de flou en observant les voitures de près. On va quand même mettre un bon point pour les circuits qui sont superbement reproduits. D’ailleurs il y a un peu de vie autour des circuits, on apprécie. Autre point positif, le cycle jour / nuit dynamique ainsi que la météo sont bien gérés. Une petite brume matinale qui vient boucher la visibilité, des trombes d’eau qui noient le circuit, les reflets de nuit sur une piste mouillée, viennent rattraper un bilan qui aurait pu être bien fade.
Par rapport à Forza Motorsport 7, ce nouveau Forza Motorsport a une colorimétrie moins vive, plus réaliste, l’aspect des circuits fait plus vrai. Il est vraiment dommage que les voitures tranchent visuellement avec les circuits.
Bref, Forza Motorsport n’est pas la claque graphique tant attendue, il fait le boulot mais il donne envie de vérifier avec ses concurrents et Forza Motorsport 7, on ne s’attendait pas à devoir lancer d’autres jeux pour essayer de se rassurer. Heureusement que le mode photo est toujours là pour faire un peu de carporn.
Toujours au registre technique, le son, là c’est sans appel, Forza Motorsport dépose Forza Motorsport 7 et lui met 3 tours dans la vue. Avec l’équipement adéquat on en prend plein les oreilles. Les gros moteurs s’expriment bien, les pneus crissent comme il faut, la spatialisation est excellente. On regrette cependant les musiques d’ascenseur dans les menus et l’absence totale de musique en course. On aime ou pas, là on n’a pas le choix, la seule musique que l’on a est thermique.
Ce retour de Forza Motorsport est donc en demie teinte. On a l'impression que le jeu est fait pour être joué par un large public alors que le contenu semble être destiné à une catégorie restreinte de joueurs. D’un côté on a un jeu à la plastique correcte mais dont le gap générationnel n’est pas aussi flagrant que son trailer voulait nous le laisser croire. De l’autre on a un jeu qui, même si sa carrière est relativement peu attractive, promet de longues heures de courses intenses en multijoueur online. Turn10 s'est concentré sur le strict essentiel à savoir le gameplay et c'est plutôt réussi. Néanmoins on aurait apprécié un peu d’enrobage autour des courses, ce Forza manque de contenu autre que la partie jeu elle-même. Quelque part, Forza Motorsport semble souffrir du syndrome Halo Infinite. Un jeu qui a renié en partie ce qui a fait son succès pour céder aux sirènes des jeux service au contenu évolutif mais dont le potentiel doit s'exprimer au travers d’une promesse... En espérant que celle-ci soit respectée, bonne route !