Heavy Burden Un walking simulator, cela peut être très bien. Et puis, des fois, il y a un rocher qui te tombe sur le coin de la tronche.
Parfois, faire le test d'un jeu, c'est une souffrance, on doit clairement prendre son mal en patience, on se disant "ce sera mieux pour le prochain". C'est un peu comme porter sa croix. J'exagère à peine ! Et bien, je peux vous dire que Heavy Burden est un bon représentant dans le genre. D'ailleurs, c'est marrant car le thème du jeu s'y prête bien. Le titre se présente comme une expérience vidéoludique qui tente de plonger les joueurs dans les méandres des questionnements philosophiques à la manière d'Albert Camus, à travers une adaptation du mythe de Sisyphe. Cela donne envie !
Dans Heavy Burden, on incarne un être condamné à porter une pierre vers le sommet d'une montagne, symbolisant ainsi les épreuves de la vie et les choix cruciaux auxquels chacun est confronté. L'objectif est de pousser les joueurs à réfléchir sur leurs actions tout en explorant des notes philosophiques dispersées dans cet univers ludique. Moi, je vais me demander la note que je vais lui filer !
Clairement, cela ne va pas voler haut. Heavy Burden ne risque pas de vous donner du plaisir sauf si déplacer un gros caillou vous fait kiffer. Ce jeu, censé explorer les profondeurs de la philosophie, échoue lamentablement à susciter le moindre intérêt. Les mécaniques de jeu sont réduites à des actions basiques de marche, de saut tout en portant une grosse pierre, le tout agrémenté d'éléments aussi banals que l'activation de plateformes. L'idée métaphorique de porter une pierre se perd dans un ennui général et surtout profond.
L'ajout d'une mécanique d'endurance, qui nous force à poser la pierre quelques secondes pour se reposer, semble être plus une épreuve divine qu'un défi intéressant. Oui, sinon notre personnage titube et la pierre peut tomber. Ce qui va vite saouler, j'y reviendrai plus tard. De plus, la visibilité réduite lorsque la pierre est portée ne fait qu'ajouter de l'énervement car on ne voit plus rien à l'écran, à part ce gros pavé de roche.
Le jeu tente maladroitement de marier des éléments philosophiques et religieux, mais cette union est aussi agréable qu'un doigt coincé dans une porte. La dimension philosophique reste en surface, tandis que l'aspect religieux est abordé de manière simpliste avec une référence à porter une "pierre" plutôt qu'une "croix". Le mélange de ces deux éléments est soporifique, laissant les joueurs avec une expérience spirituelle aussi plate que la Terre.
La difficulté "classique" du jeu, obligeant les joueurs à tout recommencer en cas de chute de la pierre, semble être plus une punition divine qu'un défi stimulant. Même si cette option peut être désactivée, le jeu prend plaisir à avertir le joueur seulement lorsqu'on a loupé son coup, en faisant tomber la pierre. La fausse bonne idée ! Mon intervention divine a été nécessaire au niveau 6 pour interrompre ce supplice. Oui, quand j'ai vu que je devais recommencer plusieurs niveaux chiants comme la mort à cause d'un putain de caillou qui se fait la malle, j'ai juré très fort et mon disque dur s'est senti soulagé de quelques pierre-octets.
Sur le plan artistique, Heavy Burden ne parvient pas à élever ses créations au-delà du cubisme terrestre. Les décors cubiques et blancs laiteux donnent l'impression d'un monde divinement vide. La musique, presque inexistante, est remplacée par des bruitages enregistrés dans une grotte, créant une cacophonie peu digne d'une oreille divine. Le jeu ose recommander l'utilisation d'un casque pour une expérience optimale, la blague !
En conclusion, Heavy Burden se révèle être une déception céleste, une expérience vidéoludique à éviter comme une punition divine. Son gameplay monotone, son manque de profondeur philosophique, sa direction artistique terne et sa bande son qui fait saigner les oreilles font de ce jeu une expérience loin d'être bénie. La combinaison de ces éléments en fait un titre indigne des cieux vidéoludiques.