Road 96: Mile 0 L'année dernière, Road 96 fut une bonne surprise. Prêt à replonger dans l'univers ?
Comme son nom l'indique, Road 96: Mile 0 est un prologue de Road 96. Pour ceux qui ne connaitrait pas le jeu des petits français de DigixArt, Road 96 est un jeu narratif plutôt original avec un côté roguelike. En effet, la narration ne suivait pas un fil rouge classique. Chaque partie est un personnage différent, et en jouant plusieurs adolescents, vous construisez des couches de compréhension sur l'histoire centrée sur le vrai personnage principale du titre : Petria. Bref, j'avais beaucoup aimé Road 96 alors je suis content de voir débarquer un prologue.
Road 96: Mile 0 se déroule un mois avant les événements du jeu original. Le président Tyrak n’a pas encore annoncé sa candidature à la réélection, et la tempête de sable n’a pas encore commencé. La Brigade noire est également un murmure sur les lèvres des habitants de Petria, car le groupe de rebelles commence seulement à se former. On va prendre le contrôle de deux personnages : Zoe et Kaito. La première est un personnage qu'on a rencontré sur la route 96 avec les différents adolescents avec qui on a essayé d'atteindre la frontière. Elle vient des beaux quartiers de Petria, alors que le second lui, débarque des bidonvilles de Carson City. On va suivre leur histoire, et leur envie de faire bouger les choses.
Ces histoires sont cartographiées selon des jauges. Zoe gère une jauge de certitude, car elle choisit entre le doute dans le régime et la croyance en lui. La jauge de Kaito est équilibrée entre la détermination dans sa cause et le pragmatisme à ce sujet. Ces jauges évolueront en fonction de nos choix de dialogues et de certaines actions comme déchirer ou non des affiches de propagande. Sur le papier, c'est bien beau, mais il faut avouer que Road 96: Mile 0 suit une route toute tracée. Il n'y a pas de vrais choix. Même les choix de dialogues sont tournés de manière à aller clairement dans une direction. Il est souvent impossible de choisir entre "Oui" ou "Non" mais plutôt entre "Oui" ou "Pourquoi pas?". Forcément, ne vous attendez pas à une replay value de dingue pour l'histoire.
Par contre, Road 96: Mile 0 nous propose des sortes de mini-jeux pour pimenter les phases de narration. La plupart d'entre elles sont des séquences d’action rythmiques. On se retrouve dans des courses WTF avec Zoe et Kaito qui vont faire du roller et du skate au rythme de chansons. Ces séquences sont parfois lunaires, comme par exemple la première où un personnage nous poursuit, devient géant, et on doit sauter au dessus de ses mains pour ne pas se faire attraper. Il y a d'autres passages rigolos, comme une sorte de Paperboy où on peut maltraiter la population.
La direction artistique de Road 96: Mile 0 est bien entendue dans la continuité du premier titre. Et c'est tant mieux. Les décors sont chouettes, les couleurs chatoyantes, les effets de lumière plutôt sympas, bref c'est une réussite. Mais attention, techniquement parlant, cela reste un jeu à faible budget et du coup, on a l'impression de jouer à un titre qui a quelques années dans la tronche : animations limitées ou encore modélisation des personnages digne du premier The Walking Dead de Telltale Games. Mais cela ne m'a pas dérangé car le côté cel shading est une bonne technique de cache misère lorsque le moteur 3D n'est pas une machine de guerre. La bande son est une vraie réussite avec des dialogues en anglais plutôt bien joués et des musiques vraiment très bien choisies surtout pendant les phases rythmées. Enfin, le gameplay tient la route, même si parfois, pendant les phases de roller/skate, cela manquait de précision. Dans ces moments là, on doit sauter ou se baisser pour éviter des obstacles. Et clairement, les sauts sont un peu aléatoires. Il m'est arrivé souvent de me prendre un obstacles alors que j'avais bien appuyé sur le bouton au bon moment.
Au final, Road 96: Mile 0 est un prologue sympa qui fera plaisir aux amateurs de Road 96. Cela permettra de remettre un pied dans le monde de Petria. Par contre, c'est un jeu beaucoup plus linéaire avec seulement quelques séquences rythmées pour dynamiser l'ensemble. On perd du coup le sel du concept original. Sympa donc, mais loin d'être indispensable.