Soldats Inconnus : Mémoire de la grande guerre Les jeux vidéo ne sont pas que des jeux pour décérébrés qui parlent ratio et frags ! Il y a aussi la stratégie mais également l'histoire, la grande, celle qui vient vous prendre aux tripes ! En effet, quand histoire et jeux vidéo se rencontrent, c'est le moment d'en apprendre tout en jouant. Et c'est peut-être un excellent moyen de se souvenir des choses.
Quand il est question de jeux de guerre, on peut dire que nous avons été servis. Encore plus lorsque l’on évoque les évènements historiques. Cependant, nous avons la nette impression que la seconde guerre mondiale a bien occupée les éditeurs. Le débarquement, on l’a mangé sous toutes ses formes et on connaît par cœur certaines batailles du pacifique également. La première guerre mondiale, de son côté, a été largement mise de côté. Les tranchées et les fusils avec baïonnettes, ce n’est pas « in » ? Courir devant une mitrailleuse ou s’envoler en biplan, ce n’est pas « bankable » ? A moins qu’il n’existe un tabou sur cette guerre que l’on a qualifiée de der des ders ou encore que l’engagement tardif de certains pays, la colonisation pesante et les tueries barbares ne soient trop lourdes pour les développeurs. Néanmoins, avec le centenaire du conflit, Ubisoft, en partenariat avec Apocalypse la première guerre mondiale, nous présentent un jeu sur ce conflit. Après Child of Light, Soldats Inconnus débarque sur le XBLA et la direction artistique du jeu est notable.
Nos héros ne sont pas de grands généraux ou des fous furieux (encore que Freddy). Nous avons tout d’abord le jeune Carl qui se fait raccompagner à la frontière française malgré son statut de père de famille lorsque la guerre éclate. Le voilà du côté allemand bon gré mal gré. Son beau-père, Emile est appelé sous les drapeaux français mais il promet à sa fille qu’il fera tout pour retrouver son gendre. Cependant, Emile va morfler un peu car il prendra des balles et sera même prisonnier de guerre. Freddy, de son côté, fait partie des américains qui se sont engagés dès le début de la guerre. Ce légionnaire réclame la tête d’un officier allemand qui sera le grand vilain de ce jeu. Nos trois hommes seront rejoint par la Belge Anna qui veut, en plus de finir ses études de médecine, retrouver son papa. Nous aurons également le fameux chien qui comme d’autres canidés a fait partie des engagés du conflit. C’est donc un peu United Color of Benetton même s’il manque l’asiatique. Nos personnages nous permettent de naviguer d’un côté ou de l’autre du conflit et d’en apprendre un max.
En effet, au-delà de toute narration, on est avant tout dans un jeu éducatif. Le partenariat avec Apocalypse est largement mis en avant et chaque lieu, chaque objet va être dépouillé et mis en lumière devant la lampe de l’histoire. Quand on constate que le jeu nous guide énormément, on se dit que nous sommes dans un jeu destiné à éduquer petits et grands sur ce conflit. Avec ses puzzles et ses informations, c’est un titre que l’on devrait inclure dans le programme scolaire. Mine de rien, les enfants auraient sûrement de bonnes notes et ne rigoleraient pas bêtement devant le « chemin des dames » ou en sachant pas dans quel conflit situer Verdun à l’instar d’une prétendante dans l’une des saisons de l’Amour est dans le pré.
Visuellement, c’est très bande dessinée mais à trop dépouiller certains aspects, j’ai eu l’impression de rejouer à XIII. Une espèce de dessin coupé à la serpe qui n’est pas désagréable mais qui ne cassera pas trois pattes à un canard. Certains passages seront même passables. De même, le gameplay, entre puzzle et action, sera redondant et trop balisé. Et je vous épargne la pénibilité des séquences en voiture qui sont à pleurer. Les explosions sont certes en musique mais Rayman Legends fait ça beaucoup mieux. De plus, le jeu veut nous amener dans une direction et il ne le fait pas par quatre chemins. Ainsi, on suit l’histoire, on est content d’apprendre des trucs mais pour le côté divertissement, nervosité et liberté, on repassera. Je me sens plus libre dans Super Mario Bros premier du nom . Malgré sa redondance et ses limites techniques, ce jeu est néanmoins à essayer ne serait-ce que pour réviser ses connaissances sur la première guerre mondiale. De plus, si on destine ce jeu aux plus jeunes de 8/12ans, nous avons là une façon d’apprécier ce titre.
