Spiritfarer : Farewell Edition 2021

70 /100
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Spiritfarer : Farewell Edition

Spiritfarer - Passer des âmes, couler des larmes

Revenons sur un titre qu'on n'avait pas pu tester à sa sortie en 2020, et qui revient dans une édition Farewell afin de fêter le million de ventes !

Spiritfarer est un titre qui mélange les genres. C’est assez difficile à donner une description simple, d’ailleurs même sur la fiche du jeu c’est original : un jeu de gestion cosy sur le thème de la mort. En tout cas, cela le décrit plutôt bien. Mais est-ce que ce mélange original nous propose un bon jeu pour autant ?

La pêche à la Korganor

Le thème central de Spiritfarer est la mort, mais c’est surtout un titre avec une histoire touchante et une direction artistique magnifique. Le jeu débute avec Charon, le précèdent Passeur d’âmes dont le rôle arrive à la fin. L’heure de la retraite a sonné en quelque sorte. Et c’est à Stella que revient le rôle de Passeur d’âme. Elle sera aidée par son chat d’ailleurs, ce qui permettra à un second joueur de partager l’aventure. Stella va devoir construire et aménager un bateau pour explorer le monde et trouver des esprits à transporter. La passerelle que les esprits traversent lorsqu’ils sont prêts s’appelle l’Everdoor. Mais avant de franchir cette porte, il va falloir bichonner les esprits. La première âme sera Gwen une amie de Stella, et ce sera une sorte de didacticiel pour apprendre les mécaniques du jeu et surtout comment tisser des liens avec les esprits pour les rendre heureux.

Go, go, go

C’est là que le côté gestion de Spiritfarer est mis en avant. Il va falloir bosser : agriculture, pêche, cuisine, fabrication… Ce n’est pas facile tous les jours. On est comme une hôte Airbnb mais pour les esprits qui attendent de traverser la lumière blanche de l’au-delà. Les personnages que nous allons rencontrer ont de vraies personnalités. Ce seront parfois des connaissances de Stella ou alors de véritables inconnus. On retrouvera par exemple Gwen le cerf qui a des manières, Summer le serpent végétalien ou encore Atul le crapaud amoureux de… Tout en fait. Et là où Spiritfarer devient émouvant, ce sera au moment où il faudra leur dire adieu. On s’attache à ces personnages, et quand il est temps pour eux de passer dans le monde des morts, on sait que c’est la fin, que ce sera la dernière fois. Bien entendu, l’émotion du joueur dépendra de son ressenti et surtout de son expérience personnel. Si on a déjà été atteint par le deuil, Spiritfarer sera beaucoup plus touchant c’est une évidence. Mais dans tous les cas, l’écriture est bonne, et sans chercher à tirer les larmes, les émotions sont bien présentes.

Et la lumière fut 

Le côté narratif de Spiritfarer est une vraie réussite, mais qu’en est-il de ces moments de gestion. C’est à mes yeux le « point faible » du titre. Dans le sens où les quêtes que les personnages nous demandent sont redondantes (chercher des matériaux, faire à manger, construire un bâtiment), que les déplacements en bateau sont interminables et que les allers-retours sont vraiment trop nombreux. Du coup, le jeu est très long, il faut compter une bonne trentaine d’heures pour arriver au bout de cette histoire, et franchement, c’est trop. En tout cas pour moi. J’aurais préféré que le titre propose moins de gestion pour ne pas perdre le fil entre deux rencontres. Après, je pense comprendre la logique des créateurs du jeu. Le fait de nous imposer des actions, des trajets, cela permet de faire réfléchir, de rallonger le temps pour qu’on s’attache aux personnages rencontrés. Si le jeu avait été torché en 3 heures, je ne suis sûr qu’on aurait beaucoup de tristesse à chaque départ d’une âme toutes les 15 minutes. Cela fait partie de l’expérience, mais je préfère prévenir. Il faut être patient, il faut aimer faire des quêtes à la Fedex, et être à l’écoute des personnages.

Un bon pote !

La direction artistique du titre est une vraie réussite. Les graphismes en 2D sont très réussis, avec des jolies animations et des arrières plans léchés. Ce n’est pas le plus beau jeu en 2D du genre certes, mais la DA est inspirée et très agréable à regarder. La bande son est très bonne : les musiques sont magnifiques et mettent dans l’ambiance. Le gameplay est efficace, c’est simple à prendre en main, il n’y a pas de difficulté dans la progression. La durée de vie est excellente je l’ai dit plus haut, il faut près de 30 heures de jeu. Mais il faudra accepter les allers-retours et le côté redondant du jeu. La version du jeu testée est la Farewell Edition. Cette dernière regroupe toutes les mises à jour qui avaient été apporté (gratuitement) au titre depuis sa sortie en 2020. Et pour info, c’est disponible dans le Xbox Game Pass, alors vous n’avez aucune excuse pour ne pas l’essayer si vous êtes abonnés au service !

On mène en bateau?

Spiritfarer est à la fois un très bon jeu narratif et un jeu de gestion correct. Au final, cela donne un titre qui tient la route, et qui saura toucher le joueur avec son récit. Un bon jeu que je conseille si on aime les expériences touchantes et originales.

Spiritfarer : Farewell Edition - Note XboxOrNot

70 /100
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  • Belle DA
  • Belle musique
  • Très bien écrit
  • C'est (trop?) long
  • On s'attache aux personnages

  • Trop d'allers-retours
  • Trop redondant
  • Notre barême en détail

Spiritfarer : Farewell Edition