The Dark Pictures Anthology: The Devil in Me The Dark Pictures Anthology revient avec un dernier tome pour sa première saison : The Devil in Me.
Et de quatre ! Après un Man of Medan un peu décevant, la faute à un scénario un peu trop lent pour laisser le joueur en haleine, un Little Hope très sympa avec une histoire plus efficace couplée à une réalisation plus solide et un House of Ashes prenant et surtout éprouvant, Supermassive Games nous propose The Devil in Me, afin de finir sa première saison de The Dark Pictures Anthology en "beauté". Pour rappel, c'est une série de jeu d'horreur centré autour du personnage du conservateur, qui va nous présenter, et raconter en quelque sorte, une histoire "terrible et palpitante" dont vous êtes le(s) héros. En effet, le scénario du jeu à de multiples chemins qui seront empruntés en fonction de nos décisions ou actions. Chaque histoire est indépendante, cela veut donc dire que vous pouvez jouer sans problème à The Devil in Me sans avoir touché à un autre titre de la série.
Pour parler du scénario, je vais essayer de rester vague pour ne pas trop en dévoiler, car sinon le jeu perd une grande partie de son intérêt. L'histoire de The Devil in Me est centrée sur H.H. Holmes, le premier tueur en série des Etats-Unis, et nous met dans la peau d’une équipe de tournage de documentaires à petit budget. Ils reçoivent une invitation sur une île où un riche entrepreneur a recréé un hôtel inspiré du Château des Meurtres de H.H. Holmes. Le groupe arrive dans l'hôtel, mais rapidement, on se rend compte que l'hôte s'est barré en catastrophe avec le dernier ferry, et que quelqu'un les traque en les faisant "jouer à un jeu". Il y a un petit côté Saw dans le scénario et l'ambiance générale, avec ce psychopathe masqué qui traque ses victimes dans un lieu clos et isolé.
La subtilité de la série The Dark Pictures Anthology est principalement de nous proposer de vivre l'expérience à plusieurs. En gros, on peut jouer de 3 manières différentes. En solo, où on contrôle à tour de rôle les 5 personnages. En coopération en ligne, avec une jouabilité asynchrone où les choix de l’un va modifier le cours de l’histoire de l’autre. Et en mode « soirée télé » où on peut jouer avec une manette jusqu'à 5 en local, avec chacun son propre personnage. Un mode sympa mais qui manque de rythme car on peut se retrouver très longtemps sans "jouer" avec son personnage, ce qui peut être pénible. Pour le reste, The Devil in Me est un jeu d'horreur narratif, avec un soupçon d'exploration, des plus classiques. En grande partie, l'aventure se concentre sur des choix de dialogues et des QTE à ne pas louper. Le but du jeu étant de sauver tout le monde : bien entendu, ce ne sera pas forcément le cas, et les fins sont donc nombreuses. Si l'on a le courage de refaire le jeu plusieurs fois, il est sympa de découvrir des destins différents.
Malheureusement, The Devil in Me met énormément de temps à décoller. Le premier tiers du jeu est très lent, il ne se passe quasiment rien, et au final, on attend que cela se passe en se coltinant du bla-bla et surtout des phases d'exploration. Le problème, c'est que ces phases ne sont pas les plus intéressantes du jeu, et cela pour deux raisons. La première, c'est que le gameplay reste assez raide même s'il faut avouer que l'on peut enfin courir de manière plus rapide qu'avant. La seconde, du moins en testant le jeu en coopération en ligne, c'est que c'est frustrant. On a la possibilité de fouiller de grandes salles, de chercher des clefs ou des codes de coffres, mais si on prend la mauvaise porte (par pur hasard) ou si notre compère valide trop vite sa zone, hop, c'est coupé sec et on enchaine les dialogues. Primo, niveau transition, on a fait mieux, et secundo, il y a rien de pire que de proposer de l'exploration dans un jeu pour au final, te dire "hé bah non, tu pourras pas continuer de fouiller car tu as ouvert la porte qui lance le script".
Pour en revenir aux transitions moyennes, il est vrai que The Devil in Me souffre de pas mal de découpage de séquences étranges. On sent d'ailleurs globalement que cet opus est moins bien fignolé que House of Ashes lors de sa sortie par exemple. D'ailleurs, cela ne m'étonnerait pas que la sortie de The Quarry, chez 2K, cette année, ait posé des soucis pour tenir le rythme imposé d'un The Dark Pictures Anthology pour la période de fin d'année. Assez souvent, on se retrouve avec des enchaînements de scènes bizarres, à croire qu’il y a des trous dans la raquette dans le scénario. Heureusement, le scénario devient plus intéressant et le rythme plus haletant après quelques heures de jeu... Sans doute un peu tard pour certains, mais il y a des bons moments de stresse et de tension. Le jeu est gore et le méchant a un vrai grain : c'est ce qu'on attend de ce genre de jeu !
Globalement, la bande son est de bonne facture. Les doublages français sont de qualité, la musique fait le job, en suivant bien l'action ou l'émotion, et enfin les bruitages, dans leur ensemble, sont bons. Malgré tout, il y a pas mal de bugs qui trainent. Déjà, il n'est pas rare d'avoir une réplique en anglais qui se glisse dans une conversation. On a aussi des moments où la scène est coupée d'un coup alors que le personnage n'a pas fini de parler. Plus gênant, il y a souvent des bugs graphiques, surtout en jouant en ligne : un personnage qui reste bloqué alors que l'autre joueur se déplace bien sur son écran, des textures qui disparaissent, des personnages qui deviennent invisibles... C'est vraiment dommage car ces problèmes m'ont régulièrement sorti de l'histoire !
Un peu comme Man of Medan à sa sortie, The Devil in Me donne envie mais déçoit. Autant, l'histoire met un peu de temps à décoller mais une fois la machine lancée, on est pris dans le scénario. Mais, la finition est vraiment aux fraises, il y a beaucoup de soucis techniques et cela n'aide pas à rester dans le délire. Une petite déception, alors que la qualité des jeux de la série The Dark Pictures Anthology montait crescendo. Mais contrairement à Man of Medan, la peur et le stresse sont au rendez-vous ! J'espère tout de même que la prochaine saison montrera les muscles car on sait de quoi est capable techniquement Supermassive Games depuis la sortie de The Quarry !