Xcom: Enemy Unknown En 1994, le monde du jeu vidéo endiguait une grande vague d'extraterrestres franchement méchants. Classé rapidement dans la case "culte", le jeu est de retour en 2012 pour un reboot plus abordable.
C'est le début du 21e siècle. Les Aliens débarquent sur Terre, et ne nous veulent apparemment pas du bien puisqu'ils pillent les villes, tuent les humains ou les enlèvent.
On pense alors à l'armée, qui va sauver l'humanité ? Mais c'est sans compter avec la différence technologique incroyable avec nos ennemis. Malgré tout, les nations de la Terre entière parviennent à se mettre d'accord et fondent l'organisation XCOM (eXtraterrial COMbat unit) pour bouter les sales Aliens hors de la Terre. Quitte à les envoyer six pieds sous Terre. Moi j'ai confiance.
Oups. J'ai oublié un détail. Le chef de XCOM, c'est vous. C'est moi. Aie. La partie de plaisir ne fait que commencer.
Xcom est un jeu hybride, allant de la gestion de la structure X-COM, à un jeu d'action, vu sous un pan de stratégie/tactique, puisqu'on est sur du tour par tour. Et honnêtement, ça fait du bien de ne pas se payer un énième buttage d'Aliens en vue subjective façon FPS. Même si, après plusieurs heures de jeux, on se dit que n'importe quel FPS serait bien plus facile !
Là, je me pose bien sûr en opposition totale avec Riggs, qui, je parie, ne pourrait pas tenir plus de 5 minutes devant un jeu de ce genre. C'est qu'il est nerveux le petit !
Tout commence par une mise en situation. Les premiers Extraterrestres sont repérés et une escouade de quatre hommes sous votre commandement est envoyée. Peu importe ce que vous ferez, vous perdrez presque tous vos hommes. C'est l'essence même du jeu : toute erreur est permanente. Vous pleurez déjà, et ce ne sera pas la dernière fois.
En réalité, si vous jouez vraiment bien, les choses seront moins fatales par la suite, mais comme la première mission est un tuto, pas le choix, tout est écrit.
Les missions se déroulent en tour par tour. On y dirige une escouade de quatre hommes, nombre pouvant monter jusqu'à 6 en investissant (et vous aurez vraiment intérêt à le faire rapidement), chacun avec sa spécialité : scout, grenadier, commando, sniper. Ainsi, le gameplay des missions est varié grâce aux différentes compétences que chaque spécialité procure. Par exemple, je laisse toujours mon sniper à l'arrière, en hauteur si possible, et j'envoie un gros bourrin faire fondre le brouillard de guerre. Aussitôt qu'il croise un ennemi, je tire avec le sniper. Bye bye la compagnie !
Il y a tout un tas de tactiques efficaces pour mettre à bas les ennemis. Cependant, il faut s'attendre assez vite dans le jeu, à rencontrer de très gros ennemis. Le genre qui tue dès qu'il tire. On passe alors beaucoup plus de temps à réfléchir aux mouvements des troupes, en faisant en sorte que toute l'escouade soit capable d'avoir l'initiative sur le tir, et qu'on puisse dégager assez de puissance de feu pour anéantir l'opposition durant un unique tour. Sinon le retour de flamme est trop grand...
Heureusement, certains soldats peuvent trimbaler des medikits, mais ce sera généralement peu utile puisqu'il faut d'abord réussir à survivre à un premier assaut... Mieux vaut souvent s'équiper d'une armure complémentaire ou d'un dispositif d'aide à la visée qui aidera à annihiler avant de se faire allumer.
Durant un tour, chaque soldat dispose de deux actions, dont, généralement, un unique tir. La plupart du temps on commencera par avancer de quelques cases pour se mettra à couvert derrière un décor, puis on tirera sur un adversaire à portée, ou on se mettra en mode surveillance, ce qui provoquera un tir sur un ennemi qui s'approcherait de trop près durant son tour.
Les tirs sont de plusieurs types : à la grenade ou au lance-roquettes, généralement on fait mouche, mais si la zone d'effet est grande, les dégâts, constants, seront souvent trop justes pour tuer d'un coup, hormis les ennemis les plus faibles.
Le tir au fusil ou au pistolet inflige un nombre plus aléatoire de dégâts, avec un maximum qui peut être largement dépassé quand on fait un critique. Le sniper est expert pour délivrer du critique, c'est pour cela qu'il est aussi redoutable, en plus de la longue portée de ses tirs.
Mais les tirs ne touchent pas à tous les coups. Avant de presser la gâchette, un pourcentage s'affiche. Libre à nous de lancer ou non le tir. Parfois rester en vigilance sera plus astucieux que de viser sans espoir de toucher.
Le principe est efficace, mais XCOM présente pourtant quelques faiblesses : parfois on a des chances de toucher ridicules, alors qu'on est plus ou moins au corps à corps. D'autres fois, on peut tirer sur un ennemi à travers un mur, une voiture, un camion. Ça ne fait pas très sérieux quand même...
Entre deux missions, on ne reste pas les bras ballants. Au contraire, il s'agit de développer la base XCOM. De nouvelles installations à construire, des recherches scientifiques à mener pour atteindre le niveau technologique des aliens, des armes à fabriquer grâce aux ingénieurs, des soldats à entraîner, une flotte aérienne à déployer... Bref, beaucoup de pains sur la planche.
L'aérien et le spatial jouent un énorme rôle dans XCOM. En effet, il va falloir rapidement mettre en place une couverture satellite complète de la planète. C'est le seul moyen de détecter les OVNIS et donc, de réduire la menace.
Quand on sait que si la menace est trop haute, les pays lâchent XCOM et passent aux mains des extraterrestres, on comprend mieux l'enjeu.
Pire, les revenus mensuels de XCOM dépendent du nombre de satellites dans le ciel. C'est donc incontournable pour développer l'organisation. Pas de satellite, pas d'argent, pas de matériel, pas de recherche, pas de bons soldats... échec assuré.
Le rush satellite marche donc plutôt bien, puisqu'on n'en dégage que du positif. Pourquoi se priver ? À tel point qu'on peut se demander si on a vraiment un choix stratégique à faire dans le jeu, ou si ce n'est pas simplement un choix qui va s'imposer une fois la menace et les enjeux compris. Parfois il faudra même recommencer le jeu de zéro car en tardant trop, on ne peut plus récupérer la situation.
Va-t-on aller à la chasse à l'ovni, ou bien simplement attendre que ça passe ?Mais les satellites ne suffisent pas. Il faut aussi une flotte aérienne efficace pour détruire les ovnis détectés. Plusieurs avions bien armés finiront pas abattre toute menace, et plus tard dans le jeu, les améliorations seront telles que l'on pourra en quelques secondes faire flancher les plus gros destroyeurs.
La recherche scientifique est le nerf de la guerre. En effet, si les premiers aliens meurent après avoir encaissés quelques balles, les suivants, plus résistants, nécessiteront l'utilisation de laser, de plasma ou d'autres technologies encore plus vicieuses. Investir dans des labos se révèle donc une bonne stratégie, mais si on est bon sur le champ de bataille, on peut se permettre de rester un peu devancé, histoire de faire des investissements ailleurs.
Par exemple, il faut garder des fonds pour produire les armes. Savoir les construire ne suffit pas !
Toutes les recherches et les équipements semblent utiles dans le jeu, si ce n'est, à mon avis, que l'on peut largement se passer des drones de combats, qui semblent attirants, mais finalement moins puissants que de véritables soldats qui disposent de compétences très spéciales.
La gestion et les missions de terrains, forment un bon duo, efficace, puisque les choix de gestion ont une influence sur les choix de terrains. L'inverse est vrai, mais de façon plus légère et moins paramétrable, puisqu'il s'agit seulement d'obtenir de l'argent, des scientifiques supplémentaires, des ingénieurs ou de faire baisser la "menace" d'un pays.
Le jeu est donc un mélange de gestion, de stratégie et de tactique, avec la possibilité inhabituelle, pour un jeu récent, de profiter de temps de pause pour réfléchir. Les missions s'enchaînent tandis qu'en parallèle X-COM se développe. Mais contrairement à des titres de gestion plus classiques, il y a une fin au jeu.
L'histoire est constitué de 3 missions principales, dont la dernière marque la réussite du projet X-COM. Il faut faire certaines actions pour déclencher les dites missions, puis parvenir à les mener à bien (elles sont franchement bien plus ardues que toutes les autres). Toutes les autres missions ne sont là que pour montrer la menace, le côté mortel des extraterrestres et occuper un peu quand la gestion a été si bien menée que la menace est proche du zéro absolu.
D'ailleurs, quand on a bien développé sa base, que la couverture satellite est absolue, que l'on a de quoi abattre n'importe quel ovni repéré, on aimerait être tranquille pour terminer toutes les recherches puis ensuite aller s'attaquer aux missions principales restantes. Mais non, il y a toujours une mission "hasard" qui déboule... et l'ignorer peut parfois mener à une augmentation soudaine de la menace, voire à faire partir un pays de X-COM.
La pression ne se relâche donc jamais totalement, même si on peut largement la réduire. Les missions elles-mêmes sont, par contre, généralement de plus en plus dures. Avec des ennemis de plus en plus forts, et bien plus nombreux. On n'arrive jamais au stade où l'on peut faire n'importe quoi sur le terrain et espérer s'en sortir vivant.
Même avec le meilleur équipement et les hommes les mieux entraînés, il faut toujours faire attention. Il suffit qu'un pack d'ennemis prenne l'initiative et en quelques secondes, la situation peut tourner au cauchemar.
X-COM est un jeu vraiment prenant. Entre son aspect leveling addictif, qui combine améliorations des soldats et développement de la recherche, et la menace continue des aliens, on ne peut s'empêcher de se replonger le plus souvent possible dans le jeu. Et on espère bien avoir pris les bonnes décisions pour enfin voir le bout du tunnel.
Seule frustration : les pouvoirs psy arrivent tout de même bien tardivement... Si bien qu'il n'est pas évident de les développer au maximum avant de terminer le jeu.